La Fonda auprès des acteurs associatifs et au cœur des réseaux de l’économie sociale et solidaire
Anniversaire de l’adoption de l’Agenda 2030 et sensibilisation aux ODD
En septembre 2015, les 193 États membres de l’ONU se sont engagés à mettre en œuvre l'Agenda 2030 et atteindre les 17 Objectifs de développement durable (ODD), « pour la planète, les populations, la prospérité, la paix et les partenariats ». Dans ce cadre, chaque État membre est tenu de proposer une feuille de route pour l’atteinte de ces objectifs, en impliquant pour cela l’ensemble des acteurs de la société civile du pays.
Ainsi, depuis plus d’un an, le Commissariat général au développement durable (CGDD - intégré au ministère de la Transition écologique et solidaire) mobilise une communauté d’environ trois cents acteurs d’horizons divers pour élaborer et mettre en œuvre collectivement la feuille de route nationale.
La Fonda, en déployant son exercice Faire Ensemble 2030, et en travaillant à la conception d’un jeu coopératif dédié, est pleinement impliquée dans ce dispositif. Elle a par ailleurs piloté, à la demande du CGDD et du Haut-commissariat à l’ESS et l’innovation sociale, les travaux du groupe des acteurs de l’ESS dans le cadre de l’élaboration de la feuille de route.
Le 20 septembre 2019, le CGDD organisait un grand événement à la Cité universitaire, à Paris, pour célébrer le quatrième anniversaire de l’adoption de l’Agenda 2030, avec pour objectifs de présenter la feuille de route de la France et d’illustrer la diversité et la qualité des actions menées par la société civile pour l’atteinte des ODD. La Fonda a été invitée à cet événement : Bastien Engelbach, coordonnateur des programmes de la Fonda, a ainsi présenté en conférence plénière la démarche Faire Ensemble 2030 et le jeu en cours de conception.
Journée de rentrée sociale de l’Uriopss PACAC
Le 1er octobre 2019, l’Uriopss Provence-Alpes-Côte d’azur-Corse a tenu sa journée de rentrée sociale sur le thème de la « performance » dans le secteur associatif.
Yannick Blanc, vice-président de la Fonda, invité à prendre la parole, est intervenu sur la question de l’évaluation de l’impact social des projets menés par les acteurs du monde associatif.
Il a notamment présenté les travaux de la Fonda sur les « chaînes de valeur » et la démarche expérimentale et collaborative que la Fonda déploie actuellement avec des centres sociaux de Seine-Maritime et de la Drôme et quatre territoires « Zéro chômeur de longue durée » pour en mesurer la valeur sociale.
« On sait mesurer les coûts, pas la valeur : au sein du monde associatif, nous ne nous sommes jamais donné les outils pour mesurer toute la valeur créée par le secteur du social. Pourtant, la société en a besoin, créer de la valeur sociale, c’est enrichir les ressources que nous avons en commun ».
Colloque « Philanthropons ! »
Le 2 octobre, un grand colloque sur la philanthropie était organisé à l’Assemblée nationale par les députés Cathy Racon-Bouzon et Raphaël Gérard. Alors que la loi sur le mécénat pourrait être réformée dans le cadre du plan de loi finances (PLF) 2019, l’objectif de cet événement était de donner la parole aux acteurs du monde associatif et du mécénat, qui font actuellement front contre les mesures annoncées. Lors de cet événement, de nombreuses associations et fondations ont pu témoigner de l’importance de l’action associative et du mécénat privé pour construire des solutions sociales et solidaires et lutter ainsi contre toutes les formes de souffrances et d’inégalités.
Nils Pedersen, président de la Fonda est intervenu au cours de la première table-ronde sur la mesure de l'utilité sociale du mécénat, en dressant tout d’abord le panorama du monde associatif en France et son poids social et économique.
« Les associations représentent 1,85 million d'emplois et 20 millions de bénévoles1 , autant de ressources dont l'intérêt général en France ne peut pas se passer ! Le poids et le rôle des associations, notamment en termes de lien social, sont sous-estimés. Il est urgent de considérer le secteur associatif non pas comme un tiers-secteur à charge mais comme un secteur positif, pilier du lien social et de la vitalité démocratique du pays. »
Nils Pedersen a également rappelé l’importance de parvenir à mesurer et rendre compte de la valeur sociale produite par le monde associatif, en indiquant à cet égard les travaux de la Fonda sur le sujet.
Forum national des associations et fondations
Le 16 octobre 2019 à Paris, le Forum national des associations et fondations ouvrait en plénière autour de la question « Quel rôle économique pour les associations et les fondations, aujourd'hui et demain ? ».
Quels sont les atouts et valeurs ajoutées de l’économie non lucrative ? Comment valoriser la contribution essentielle du secteur associatif et de l’ensemble des acteurs de l’ESS dans l’évolution de notre société ? Pacte de croissance ESS, entreprises à mission, fondations actionnaires, réforme du mécénat… Quelles sont les mutations à l’œuvre dans le secteur associatif ? Telles ont été les questions abordées lors de cette conférence.
Pour y répondre étaient conviés Charlotte Debray, déléguée générale de la Fonda, et Thierry Guillois, administrateur de la Fonda, intervenant dans cette table-ronde au titre du Haut conseil à la vie associative (HCVA), dont il est membre du bureau et président de la commission juridique ; à leurs côtés, Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse, Philippe Jahshan, président du Mouvement associatif, Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, Frédéric Bardeau, président cofondateur de Simplon et Virginie Seghers, présidente de Prophil.
Charlotte Debray est intervenue notamment sur l’importance de la coopération entre acteurs de l’intérêt général, en rappelant que c’est le cœur de la démarche de travail Faire ensemble 2030 de la Fonda.
« Le rapprochement entre le monde associatif et celui des entreprises est possible, dans la mesure où il y a une vision partagée des enjeux, des valeurs communes et l’envie de co-construire des solutions durables. Faire ensemble, mettre en cohérence ses actions entre différents acteurs est le moyen d’avoir plus d’impact collectif. Agir en communauté d’action est bien plus puissant qu’agir isolément. »
La question de la mesure de l’impact social a été évoquée. Dans ce cadre, Charlotte Debray a souligné l’apport d’une démarche évaluative :
« Rendre compte de la valeur d’une action associative, c’est délibérer sur ce qui fait valeur avec ses parties prenantes, se donner les moyens de la transparence, et chercher à améliorer la mise en œuvre… En d’autres termes, c’est un outil de pilotage stratégique de projets mobilisant une pluralité d’acteurs. Mais il faut veiller à se demander en premier lieu “pourquoi on veut évaluer” et non “comment”. »
De son côté, Thierry Guillois, au nom du HCVA, a alerté sur la fragilité du modèle associatif et sur les menaces que font peser sur les personnes les plus fragiles la mise en concurrence avec le secteur lucratif.
« Le modèle économique associatif est de plus en plus fragilisé. Cela a des effets pour les populations concernées, avec l'aggravation des fractures sociales. Il faut jouer sur tous les facteurs pour lutter contre ces effets (…) Parallèlement à l'érosion des crédits publics sont apparues des concurrences lucratives agressives qui obligent les associations à se recroqueviller. »
À l’issue de la table-ronde, Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse, a décliné les différents chantiers entrepris par le gouvernement pour favoriser la vie associative.
→ Voir aussi : l’interview de Charlotte Debray au Forum national des associations et fondations
Pro Bono Day
Le 18 octobre, Pro Bono Lab a organisé le Pro Bono Day, une journée nationale pour valoriser l'engagement par le partage de compétences (bénévolat/mécénat de compétences).
Invitée à prendre la parole, Charlotte Debray, déléguée générale de la Fonda a mis en avant les apports réciproques du pro bono pour les associations, les bénévoles et les entreprises.
« Le pro bono est une magnifique occasion pour les associations de porter au cœur de l’entreprise les causes qu’elles défendent, et de montrer que la façon dont elles agissent, de façon collective, désintéressée, délibérative est au moins aussi importante que les résultats et les impacts qu’elles produisent.
Inversement, les études le montrent, et les entreprises ne s’y trompent pas, il y a sur le terrain associatif le moyen d’acquérir des compétences qui ne s’enseignent nulle part ailleurs. Des soft skills, comme la capacité à travailler en équipe, à innover de façon ouverte, ascendante, et en s’appuyant sur une ressource essentielle : les personnes « bénéficiaires », qui les mieux placées pour exprimer leurs besoins et construire les solutions qui leur sont dédiées ! »
Université d’été des associations de Montélimar
Vendredi 30 août 2019, à l’occasion de sa première Université d’été des associations, l’association d’éducation populaire Montélimar Jeunesse et Culture a fait appel à Sophia Lakhdar, administratrice de la Fonda et responsable associative, pour venir présenter un état des lieux du monde associatif.
Dans son intervention, Sophia Lakhdar a mis en avant le rôle-clé joué par les acteurs associatifs en France, et les problématiques auxquelles le secteur est confronté.
« Devenus des acteurs incontournables depuis la seconde guerre mondiale, les associations représentent aujourd’hui 1,3 millions de structures pour près de 10% de l’emploi salarié et 22 millions de bénévoles. Or, dans ce secteur, très varié par la pluralité de ses acteurs et des thématiques abordées, il existe de très fortes tensions sur le travail salarié, la gouvernance ou les sources de financements. (…)
Le retrait, progressif mais inéluctable, de l’État dans le financement des associations les obligent à diversifier leurs sources de financements. Hier, le contexte favorisait la concurrence entre associations mais désormais avec la loi ESS de 2014, cette concurrence joue aussi avec de nouveaux acteurs économiques et notamment les entrepreneurs sociaux. L'émergence des entreprises à missions rend également de plus en plus flou les frontières entre la sphère du lucratif et non lucratif.
De l’État providence, pourvoyeur de financements dans un cadre très peu formel, à une mise en place progressive de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF), les pouvoirs publics ont réduit le budget aux associations et la réforme territoriale rend instable les relations établies depuis plusieurs décennies entre les collectivités territoriales et les associations locales. »
D’autres interventions
Conférence de l’Injep. Yannick Blanc, vice-président de la Fonda, est intervenu le 24 septembre dans le cadre d’une journée organisée par l’Injep sur la manière dont le secteur associatif innove pour l’insertion des jeunes. Il a mis en avant l'expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée » (TZC) et présenté la démarche d'évaluation d'impact social de cette action, que la Fonda est actuellement en train de déployer aux côtés du comité local TZC du 13e arrondissement de Paris.
Journée « Tremplin Asso ». Le 26 septembre, la Fonda a répondu à l’invitation du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) qui organisait une journée d’échanges de bonnes pratiques à destination des 44 associations lauréates du dispositif « Tremplin Asso ». Nils Pedersen, président de la Fonda, est intervenu en conférence de clôture sur la question des chaînes de valeur et l’importance pour les acteurs de terrain de rendre compte de leur action dans toutes leurs dimensions.
Cycle 21 « Serons-nous encore vieux en 2050 ? ». Le 2 octobre, Yannick Blanc, vice-président de la Fonda, est intervenu à l’occasion du premier événement du Cycle 21, cycle de conférences sur la longévité organisé par l’Accélérateur 21 de la Croix-Rouge française. L'occasion pour lui de rappeler les enseignements de l'étude « Société vieillissante, société innovante » que la Fonda a menée avec Futuribles International en 2015-2016.
Plénière du Gniac. Le 10 octobre 2019, le Gniac a organisé une plénière dédiée aux Objectifs de développement durable et à leur appropriation par les différents acteurs. Bastien Engelbach, coordonnateur des programmes de la Fonda, y a présenté notre démarche Faire ensemble 2030.
Colloque du Réseau national des maisons des associations (RNMA). Le 10 octobre, Yannick Blanc était convié comme grand témoin, aux côtés de Philippe Eynaud, du colloque national du RNMA portant sur l’observation locale de la vie associative et de son développement.
Festival des Nouvelles Explorations. Organisé le 18 octobre 2019 à Royan, ce festival est dédié à l’exploration des futurs et aux grands défis du XXIème siècle. Bastien Engelbach est intervenu dans le cadre d’une table-ronde sur l'apport de la prospective pour explorer et construire le futur.
« La prospective repose sur une observation du réel pour comprendre comment construire un futur souhaitable avec un cadre de référence partagé. Et pour agir dans un monde complexe, le fait associatif est un levier car il favorise les coopération ».
- 1Bénévolat et bénévoles en France en 2017, état des lieux et tendances, étude CSA-CRA dirigée par Lionel Prouteau, octobre 2018.