Histoire de la Fonda
Les jeunes années de la Fonda (1981-2001)
Dans les années 1970-1980, la vie associative était divisée et traversée par des logiques sectorielles (sport, culture, environnement, santé, emploi…) ou des clivages idéologiques, laïcs versus caritatifs notamment. Il fallait un espace où construire une parole politique transversale à l’immense diversité du tissu associatif. Ce fut la première fonction de la Fonda, créée en 1981 dans le prolongement de l’association pour le Développement des associations de progrès (DAP).
Sous la présidence de Frédéric Pascal, puis de Jacqueline Mengin, les dirigeants des coordinations associatives réunis par la Fonda ont patiemment structuré une représentation associative.
Ainsi, la Fonda a activement contribué à la création d’un groupe des associations au Conseil économique et social et à la création du CNVA (1983), devenu le Haut-Conseil à la vie associative (HCVA). Elle s’est aussi impliquée dans la représentation associative au niveau européen, notamment avec le CEDAG (1989).
La Fonda a trouvé en Coluche le porte-voix rêvé pour porter ce qui a été appelé par la suite l’amendement Coluche qui étend, à l’ensemble des contribuables, des faveurs fiscales jusque-là réservées aux plus riches.
L’amendement voté pour la loi de finances 1985 est le socle d’un dispositif qui sera amélioré au fil du temps. Il aboutira à un véritable crédit d’impôt pour les dons des particuliers en 1989, trois ans après la mort de Coluche. La France est aujourd’hui le pays où le régime fiscal des dons est le plus avantageux d’Europe.
Anticipant le scandale de l’Arc, la Fonda a contribué à la création en 1986 du Comité de la charte de déontologie, devenu Don en confiance. C’est aussi sous l’égide de la Fonda qu’a été créée la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) en 1992, devenue le Mouvement associatif, dont la Fonda a assumé le secrétariat jusqu’en 2000.
Le Mouvement associatif assumant pleinement et légitimement la représentation des associations auprès des pouvoirs publics, la Fonda s’est recentrée au début des années 2000 sur ses fonctions de laboratoire d’idées. Le 1er juillet 2001, a été signée la première « Charte des engagements réciproques », entre l’État et les 12 coordinations associatives membres de la CPCA, dont la Fonda.
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Les expertises de la Fonda depuis 2001
Au fil des décennies, la Fonda a travaillé sur une diversité de sujets déterminants pour la vie associative. Depuis 2017, l’association a eu à cœur de confronter ses idées au terrain, avec des expérimentations lui permettant de dégager des repères méthodologiques propres à outiller les responsables associatifs. Ce faisant, elle développe une véritable ingénierie du faire ensemble qu’elle entend transmettre largement.
Économie sociale et solidaire (ESS)
Dès le début des années 2000, la Fonda entame des travaux sur le thème « Économie sociale et démocratie sociale, entreprendre autrement ». Le texte « Les plus-values de l’économie sociale » a servi de référence au niveau européen (2002).
Ces travaux sont prolongés en 2005 par une étude conduite avec la mutuelle Chorum sur « L’attractivité de l’économie sociale » et en 2007 par une notice exploratoire réalisée avec la Macif sur les relations entre Économie sociale, État et collectivités territoriales. Le numéro 201 de la Tribune Fonda est ainsi consacré à l’économie sociale et solidaire.
La Fonda publie en 2013 une note d’éclairage contribuant au projet de loi sur l’ESS, dite loi Hamon.
Gouvernance
Consultés par la Fonda en 2011, les acteurs associatifs considèrent les questions de gouvernance tout aussi importantes que le financement de leurs activités. Pour les aider à se saisir de la question, la Fonda développe un outil d’autodiagnostic, sous la forme d’un questionnaire en ligne, fermé depuis.
En 2012 paraît la note d’éclairage prospectif « Associations et gouvernance : quel équilibre des pouvoirs dans les associations demain ? ». À la suite d’une journée thématique sur la gouvernance associative organisée en partenariat avec le Mouvement associatif, la Fonda publie en 2015 dix-huit cas pratiques inspirants en matière de gouvernance.
Transition numérique
Dès 2010, la Fonda aborde dans sa revue les risques et opportunités que représentent les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) pour les associations.
Elle organise plusieurs cycles de rencontres débats sur la transition numérique à la Gaîté lyrique, puis au Numa : y sont abordés entre autres les communs de la connaissance, l’open data, les smart cities et les données de santé.
S’appuyant sur sa contribution active aux programmes RéZolutions Numériques et Points d’appui au numérique associatif (PANA), la Fonda consacre depuis 2021 une rubrique de sa revue trimestrielle à la transition numérique des associations.
Démocratie
Le séisme provoqué par les résultats du 1er tour des présidentielles de 2002 est à l’origine des travaux menés par la Fonda pendant deux ans et du colloque organisé avec le Cevipof en 2007 « Crise et renouveau du politique en France », suivi de la diffusion du Manifeste « Ancrer la démocratie dans les territoires » en 2009.
En juin 2010 la Fonda cofonde le collectif Pouvoir d’agir, engagé dans la lutte contre l’exclusion sociale et politique. Il est dissout en 2017 et la Fonda rejoint le Pacte du Pouvoir de Vivre.
En 2021, l’association consacre un numéro de la Tribune Fonda, à l’impuissance démocratique.
Engagement
Dès le début des années 2000, les études de la Fonda portent sur les transformations de l’engagement. L’association publie notamment un rapport d’étude sur la validation des acquis de l’expérience bénévole en 2005, puis en 2011-2013 deux enquêtes sur les ressorts et les représentations de l’engagement bénévole avec le CERLIS.
En 2017, la Fonda et le CRA portent une grande étude statistique sur le bénévolat sous la direction de Lionel Prouteau.
Au début des années 2020 l’association observe que la notion d’engagement s’est élargie à d’autres sphères : l’entreprise, les politiques publiques, les comportements individuels, etc. La Fonda lance alors l’exercice de prospective participative « Vers une société de l’engagement ? »
Prospective
C’est à partir de 2010, sous la présidence de Pierre Vanlerenberghe puis de Yannick Blanc, que la ligne prospective de la Fonda s’affirme, avec la démarche « Faire ensemble 2020».
Un premier diagnostic du présent est établi avec plus de 1500 responsables associatifs. Il est complété par l’apport de grands prospectivistes francophones, puis par des déclinaisons territoriales (en Rhône-Alpes) ou thématiques (l’ESS au défi du vieillissement démographique).
Avec ses partenaires, la Fonda poursuit son travail d’exploration prospective dans les années 2010 : revenu universel, communs et société numérique, innovation sociale, métiers du social.
En 2022, l'association lance un nouvel exercice de prospective consacré à l’engagement.
Faire ensemble
Alors que les urgences sociales, démocratiques et environnementales sont immenses, les dynamiques de coopérations pluri-acteurs peinent encore à émerger et à se structurer, faute de vision stratégique partagée et d’accompagnement adapté.
C’est à ce besoin que la Fonda cherche à répondre, en lançant en mars 2018 le programme Faire ensemble 2030. Il vise non seulement à faire connaître les Objectifs de développement durable (ODD), mais aussi à modéliser et transmettre des méthodes pour impulser, structurer et animer des communautés d’action.
Inspirée par l’approche du collective impact, la Fonda accompagne des écosystèmes locaux dans la mise en cohérence de leurs actions : à Lyon sur le thème de la précarité énergétique, en Essonne sur la prévention du décrochage scolaire et à Nanterre sur la promotion de la santé globale, la Fonda consolide un ensemble de ressources présenté dans le Guide méthodologique du Faire ensemble.
Depuis 2022, elle transmet son approche du Faire ensemble à Morlaix et à Mulhouse dans le cadre du projet « Structurer les coopérations pour résoudre les défis des territoires ».
Évaluation
En 2017, la Fonda se penche sur une approche renouvelée de l’évaluation, avec l’Avise et le Labo de l’ESS. Elle lance le programme ESS et création de valeur.
Après la publication d’une étude commune, la Fonda expérimente, avec les CAF, les Centres sociaux et quatre Territoires zéro chômeur de longue durée, de nouvelles méthodes conformes aux valeurs et principes d’action des associations : l’évaluation par l’analyse des chaînes de valeur.
Deux numéros de la Tribune Fonda sont consacrés à cette nouvelle approche de l’évaluation et ses implications : « Mesure d’impact social et création de valeur » en 2018 et « Penser la valeur pour défendre nos valeurs » en 2020.
Ces 8 thématiques ne sont bien sûr qu’un aperçu de la multitude de sujets que la Fonda a traités au cours de son existence. À défaut d’être exhaustifs, nous pouvons citer comme autres sujets étudiés : la contribution des associations aux Objectifs du développement durable (ODD), les modèles socio-économiques, les partenariats entre associations et entreprises, le rôle des associations dans la transition écologique, ESS et vieillissement démographique, les médias, la citoyenneté européenne, le développement du pouvoir d’agir et les biens communs de la connaissance.