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Edito de Charlotte Debray, Déléguée générale de la Fonda
À la Fonda, plus nous regardons les crises en face, plus nous agissons avec la conviction que la coopération entre acteurs est non seulement une nécessité, mais aussi une source de vitalité pour les territoires.
De l’Agenda 2030 à la Politique de la ville, il n’est plus de grande politique qui n’invite pas au décloisonnement des acteurs et au partenariat.
De fait, la complexité de certains sujets, comme la prévention du décrochage scolaire, implique la mise en commun de connaissances et de ressources si l’on veut bâtir des réponses
- pertinentes , en adéquation avec les besoins,
- cohérentes, dont les ressources mobilisées sont à la hauteur des objectifs,
- et efficaces, dont les résultats sont au rendez-vous.
On sait en outre que l’association d’expertises d’horizons différents, y compris celle des premiers concernés, est source d’innovation sociale. Elle facilite l’identification des besoins mal-couverts comme la co-construction de réponses nouvelles.
Les avantages que présentent le faire ensemble n’en rendent pas moins l’exercice ardu, tant sur le plan humain que sur le plan technique. Sur le plan humain, faire ensemble demande une mobilisation dans la durée et des changements de posture parfois radicaux.
Sur le plan technique, Faire ensemble demande quelques moyens matériels et humains, des compétences clés en animation et ingénierie, et une certaine dose de rigueur méthodologique.
C’est à ces deux défis que la Fonda et Ressources urbaines se sont employés à répondre ensemble : accompagner dans sa capacité à coopérer un collectif d’une trentaine d’acteurs essonniens décidés à agir ensemble pour prévenir le décrochage scolaire.
Quelles valeurs nous réunissent et quelles règles nous régissent ? Comment se doter d’une vision partagée des enjeux et des objectifs à atteindre ensemble ? Quelles actions mettre en cohérence pour les atteindre au mieux ? Comment rendre compte des résultats de nos actions et améliorer le pilotage ? Telles sont les principales questions que, d’atelier en atelier, nous avons travaillées et documentées.
Nous espérons avoir contribué à la montée en compétence des acteurs, qui face aux urgences sociales, économiques, écologiques et démocratiques, misent sur la coopération plus que sur la compétition et sur la transformation durable de nos sociétés plus que sur l’immédiateté de la communication.
Edito de Laura Kossi, Directrice de Ressources urbaines
Partenariat, coordination, participation, transversalité, co-construction… La politique de la ville est imprégnée des enjeux liés aux modalités de Faire ensemble. Son ADN porte la nécessité de collaborer par-delà les secteurs, par-delà les rôles et les appartenances.
Cette coopération se révèle au service de problématiques de développement majeures, telle que l’éducation. Aujourd’hui, professionnels, élus, usagers — en leur qualité de parents, d’habitants, d’experts d’usage, etc. — tout le monde est, à un moment ou à un autre, touché par l’injonction à faire ensemble.
Le terme d’injonction peut sembler dissonant avec l’ambition coopérative. Il met cependant en lumière que, si des dispositifs et des programmes de plus en plus nombreux appellent à la coopération, leur existence même ne suffit pas à l’épanouissement du Faire ensemble. Rappelons qu’un des facteurs incontournables pour coopérer est l’adhésion des acteurs amenés à coopérer.
Plus largement, ils ont besoin d’accéder aux conditions nécessaires pour coopérer. D’ailleurs, la coopération recèle un espace de confrontation avant d’être un espace de convergence. Et c’est une bonne chose. Quoi de plus risqué que de s’escrimer à collaborer tout en n’ayant jamais explicité qu’on visait des objectifs communs, à tout le moins convergents ?
Quoi de plus stimulant que d’explorer à partir de ce que les individus et les structures portent en matière de sens, de valeurs, et de vision pour l’avenir de nos territoires ?
L’intention du cycle d’ateliers coopératifs sur la prévention du décrochage scolaire, soutenu par la Fonda, a mûri au centre de ressources en même temps que s’organisait la labellisation des premières Cités éducatives.
Ce programme fait de la coopération un objectif à part entière, au service de la réussite de tous les enfants. Ce contexte a sans nul doute favorisé la mobilisation d’acteurs qui percevaient une opportunité de choix dans les méthodes coopératives, pour qu’adviennent leurs ambitions en matière de réussite scolaire des enfants et des jeunes.
À l’heure où l’on peut lire ces lignes, les enseignements capitalisés à partir de ce cycle d’ateliers coopératifs que Ressources urbaines et la Fonda ont porté, nourrissent nombre d’acteurs de la politique de la ville, impliqués dans le champ éducatif ou non, pour animer des espaces d’intelligence collective, faire émerger des ambitions partagées, soutenir la création et la mise en mouvement de communautés porteuses de sens dans les quartiers populaires.