Évaluer l’Expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée menée dans le 13e arrondissement de Paris
Imaginée en 2014 dans le village de Pipriac sous l’impulsion du mouvement ATD Quart Monde, l’Expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée (ETCLD) a été initiée en décembre 2016 sur dix territoires suite au décret d’application de la loi n°2016-231 votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 29 février, pour une durée de cinq ans.
Cette expérimentation s’adresse en premier lieu aux chercheurs d’emploi de longue durée, avec lesquels elle met en œuvre une dynamique originale de création d’activité.
En effet, ETCLD vise à démontrer « qu’il est possible à l’échelle d’un territoire, sans surcoût pour la collectivité, de proposer à tout chômeur de longue durée qui le souhaite, un emploi à durée indéterminée et à temps choisi, en développant et finançant des activités utiles et non concurrentes des emplois existants pour répondre aux besoins des divers acteurs du territoire : habitants, entreprises, institutions… ».
En d’autres termes, toute personne volontaire, privée d’emploi plus de douze mois consécutifs, peut mettre ses compétences et son savoir-faire au service de son quartier, en participant à la construction d'activités économiques complémentaires et non-concurrentes à l’offre des acteurs locaux, en vue d’être recrutée par une entreprise à but d’emploi (EBE). Les emplois ainsi créés sont financés par la puissance publique.
La Ville de Paris pilote l’expérimentation réalisée dans le quart sud-est du 13e arrondissement de Paris, autour de deux quartiers classés « Politique de la Ville » : Bédier-Boutroux et Oudiné-Chevaleret.
Cette expérimentation a donné lieu à la création, début 2017, sous statut associatif, de l’entreprise à but d’emploi 13 Avenir. Les premières activités et recrutements ont été lancés en avril 2017.
La démarche d'évaluation de l’Expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée dans le 13e arrondissement de Paris
Dans le prolongement de l’étude « ESS et création de valeur », la Fonda, en partenariat avec le Lise (Cnam-CNRS), a initié en janvier 2018 une démarche d’évaluation de l’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée pilotée par la Mairie de Paris dans le 13e arrondissement.
Conduite avec les parties prenantes de l'expérimentation, cette démarche vise à évaluer les aspects multidimensionnels, co-construits et territorialisés de la valeur créée par ce projet d’expérimentation territoriale.
La démarche consiste ainsi à :
— Évaluer l’expérimentation comme processus dans sa globalité et sa complexité. Il ne s’agit pas d’évaluer l’EBE en tant qu’organisation, ni d’évaluer, séparément les unes des autres, les activités qu’elle met en œuvre, mais plutôt de rendre compte des changements multiples impulsés par cette dynamique expérimentale de création d’activité d’utilité territoriale dans le 13e arrondissement.
— Évaluer l’impact de l’expérimentation sous l’angle de la création de valeur territoriale. L’idée est de montrer en quoi l’investissement financier de la puissance publique permet d’accroître les ressources matérielles et immatérielles dont bénéficient les parties prenantes de l’expérimentation et, plus largement, d’enrichir l’ensemble de son territoire.
— Co-construire le cadre d’évaluation avec les parties prenantes, c’est-à-dire de rendre compte des changements impulsés par l’expérimentation à partir des objectifs et des attentes formulés par les parties-prenantes de l’expérimentation, et de leur convention sur les indicateurs permettant de rendre compte des changements produits par l’expérimentation.
Le dispositif de travail est animé par Alexei Tabet, chef de projet à la Fonda, en lien avec Yannick Blanc, vice-président de la Fonda. Il fait également l’objet de la thèse de doctorat menée Alexei Tabet, sous la direction du Lise (Cnam – CNRS).
Copilotes de la démarche :
