Engagement

Dossier - Jeunes aidants : engagés de fait ?

Tribune Fonda N°263 - Jeunes aidants : engagés de fait ? - Septembre 2024
La Fonda
Dans ce numéro de rentrée, la Tribune Fonda explore l’ampleur du phénomène des jeunes aidants, leurs caractéristiques, mais aussi ce qu’ils nous apprennent d’un engagement « par la force des choses ».
Dossier - Jeunes aidants : engagés de fait ?
Jeunes aidants : engagés de fait ? de la Tribune Fonda © Guillemette Martin / La Fonda

Sommaire

Condensé

Les revendications d’APF France Handicap pour les (jeunes) aidants, par Anna Maheu [Initiative]

« Il est alarmant de voir combien de familles sont laissées en grande difficulté. », par Hélène Le Meur et Nadine Maudet

Entre janvier et mai 2023, l’Unapei a interrogé 3 940 parents ayant un enfant avec trouble du neurodéveloppement, en situation de polyhandicap ou de handicap psychique. L’étude La Voix des Parents recense l’importante baisse de qualité de vie de ces parents aidants, mais aussi leur sentiment d’exclusion de la société. Les familles compensent un manque chronique d’accompagnement nécessaire pour leur enfant. L’Unapei alerte sur le poids croissant que les aidants doivent porter sur leurs épaules et revendique un accès effectif aux droits pour les personnes handicapées, qui soulagerait de facto tous les aidants.  

À lire pour aller plus loin: Unapei, La Voix des Parents, 2024.

Évasion handicap famille, une solution de répit par l’UFCV et VVF, par Anna Maheu [Initiative]

Ma boussole aidants : ensemble on oriente mieux, par Anna Maheu [Initiative]

Faire avancer la recherche sur les jeunes aidants pour mieux les accompagner, par Aurélie Untas

Depuis 2017, le programme de recherche JAID mené au sein de l’Université Paris Cité tente d’identifier les jeunes aidants en France et de caractériser leurs parcours, leurs difficultés et les interventions qui pourraient les soutenir. Les études ELIASS et ADO-CARE ont permis d’estimer que 3 à 4 jeunes par classe de collège et de lycée seraient en situation d’aidance familiale. Selon l’étude CAMPUS-CARE, c’est aussi le cas de 1 étudiant sur 6. Ce sont le plus souvent des filles, aînées de leur fratrie et issues de milieux socio-économiques défavorisés. Leur identification se heurte à la méconnaissance des professionnels qui les entourent.

À découvrir pour aller plus loin: Université Paris Cité et JADE, C’est quoi aider ? Regards croisés d’experts, 3e colloque français sur les jeunes aidants, 10 octobre 2024.

Aiguemarine cie, des documentaires pour mettre en lumière l’aide, par Anna Maheu [Initiative]

« Le choc avec l’action publique crée chez les jeunes aidantes une conscience politique. », entretien avec Céline Jung Loriente

Les jeunes aidants apportent une aide à un proche en situation de handicap ou malade. Ce sont majoritairement des jeunes filles, qui sont confrontées à des situations extrêmement diverses. L’aide qu’elles apportent a de nombreuses répercussions sur leur santé et leur équilibre, qui les rattrapent notamment lors du passage à l’âge adulte. Elles développent également une conscience politique et une sensibilité accrue de l’utilité sociale.

À lire pour aller plus loin:  Céline Jung Loriente (dir.) et David Mahut, Trajectoires et socialisations des jeunes aidantes, 2022.

« Avec des financements pérennes, nous pourrions créer des dispositifs artistiques-répit dans chaque territoire. », par Camille Vassort

Depuis 2018, l’Association nationale Jeunes AiDants Ensemble (JADE) essaime les ateliers artistiques-répit auprès d’associations de famille, d’aidants ou des plateformes de répit. Bien que chaque région dispose aujourd’hui d’au moins un dispositif d’ateliers artistiques-répit labellisé JADE, l’offre de répit peine à être harmonisée au niveau territorial dans toute la France métropolitaine et ultra-marine. Les structures qui les portent se heurtent en effet au manque de portage politique et de financements pérennes. 

À voir pour aller plus loin: Catherine Harnois et Jacques Meaudre, Jeunes Aidants, Aiguemarine Cie, 2019.

« La reconnaissance actuelle des aidants s’inscrit dans une logique familialiste. », entretien avec Diane Béduchaud

La catégorie « jeune aidant » n’est apparue qu’à la fin des années 2010 dans les politiques publiques françaises, bien plus tard qu’au Royaume-Uni voisin où elle date des années 1990. La mise à l’agenda politique de la catégorie en France s’est construite en miroir de l’exemple britannique, à la fois modèle et repoussoir. Les associations françaises ont notamment anglé leur plaidoyer dans une perspective d’« égalité des chances » pour éviter d’accentuer le jugement social qui pèse déjà sur les parents aidés ou aidants. La catégorie « jeune aidant » émerge en effet dans un contexte d’injonctions à la bonne parentalité toujours plus fortes. Une vision naturaliste de l’aide supplée par ailleurs un système de protection sociale en manque de moyens.

À lire pour aller plus loin: Diane Béduchaud, « Franchir la Manche : circulation des savoirs et transfert de la catégorie young carers du Royaume-Uni vers la France », intervention au Congrès de l’Association française de sociologie le 4 juillet 2023 à Lyon (France).  

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