Marie-Thérèse Cheroutre est décédée

Publié le Lundi 6 janvier 2020 - 12:46
Marie-Thérèse Chéroutre s'est éteinte, samedi 4 janvier 2020, à l'âge de 95 ans. La Fonda salue la mémoire de cette personnalité importante de la vie associative française.
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Marie-Thérèse Cheroutre. © Scouts et Guides de France.

 

La Fonda s'associe à l'hommage rendu à Marie-Thérèse Cheroutre, née en 1924 et décédée samedi dernier. Grande figure du guidisme et de la vie associative française, elle avait été, durant plusieurs années, membre du bureau de la Fonda.


Nous publions son portrait, par Jacqueline Mengin, paru initialement en 2013 dans La Cause des associations, 1976-2013, ouvrage de la Fonda sur l'histoire du fait associatif en France.


Depuis 1953, où elle devint commissaire générale des Guides de France jusqu’en 2013 où elle se retire à Sète, son pays d’origine, Marie-Thérèse Cheroutre a marqué profondément l’évolution du milieu associatif français. Très tôt, elle a pris contact avec le Conseil français des Mouvements de jeunesse qui regroupait des responsables d’associations d’éducation populaire.

En 1958, la Guerre froide et la guerre d’Algérie divisaient le monde et les mouvements de jeunesse. Marie-Thérèse Cheroutre, alors devenue présidente du Conseil français des mouvements de jeunesse, évita l’éclatement du Conseil et parvint à maintenir un contact entre les mouvements. Elle une charte inédite (charte du Gerojep) qui rappelait le rôle des associations, leur nécessaire indépendance vis-à-vis de l’État, et instaurait pour la première fois une concertation sur la durée entre organisations d’éducation populaire, laïques ou confessionnelles. Ce groupe est devenu la principale instance de réflexion sur la politique de la jeunesse. Avec le souci de rassembler au-delà des diverses sensibilités, Marie-Thérèse Cheroutre a tenu à faire se rencontrer les associations d’éducation populaire avec celles qui n’en n’étaient pas, comme l’Uniopss. 

Maurice Herzog, haut-commissaire à la Jeunesse et aux Sports, créa en 1960 un Haut-comité à la Jeunesse où Marie-Thérèse fut tout naturellement élue. Elle en fut un membre particulièrement actif, particulièrement au moment de l‘élaboration du IVe Plan, qui ouvrit aux associations la possibilité d’acquérir des équipements sportifs ou éducatifs dans les années 1960.

En 1968, Marie-Thérèse participa à la création du Conseil national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Cnajep), une des premières coordinations inter-associatives formalisée après mai 1968, qui comprend quatre-vingt associations. C’est dans ce cadre que les principaux responsables associatifs apprirent à se connaître et évitèrent que la guerre laïque/confessionnelle divisant l’école ne perdure dans le milieu associatif.

Marie-Thérèse Cheroutre a également pris de nombreuses responsabilités à l’international notamment à l’Unesco, ou encore dans le cadre du premier rassemblement des ONG féminines qui ouvrit l’année mondiale de la femme.

En 1980, son mandat chez les Guides de France arrivé à son terme, elle s’investit naturellement dans l'association de développement des associations de progrès (ADAP). Puis, en 1981, elle est membre du bureau de la Fonda. Elle prend une part très active au Comité d’étude et de liaison sur l’engagement citoyen. En 1983, elle siège au CNVA dont elle devient vice-présidente. Elle est élue au Conseil économique et social. Elle y produit deux rapports sur le bénévolat et le développement de la vie associative.

D’après Françoise Tétard, « C’est une politique qui s’est située avec une certaine aisance dans les relations d’alliance et de pouvoir entre mouvements de diverses obédiences, qu’elles soient politiques, confessionnelles ou pédagogiques. Elle reste convaincue, quels que soient les gouvernements, de l’importance des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire dans les enjeux de société ».


→ Voir l'hommage rendu à Marie-Thérèse Cheroutre par les Scouts et Guides de France