Sommaire
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L'approche inclusive : un nouveau modèle de société par Pierre Suc-Mella
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Inclusion, de quoi parle-t-on ? par Anna Maheu
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Une lutte contre la liminalité vécue par les personnes vulnérables par Bertrand Quentin
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Premier avril, la littérature pour et par ceux qui en sont éloignés [Initiative]
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La maison d'accueil spécialisée à domicile : entre inclusion et établissement [Initiative]
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Les grandes lois de l'inclusion des personnes handicapées par la Fonda
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« La Cloche a été créée pour donner à chacun du lien social. » Entretien avec Goli Moussavi
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Bercy-Charenton, créer des communs urbains [Initiative]
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Société inclusive : quels enseignements pour les associations ? par Philippe Eynaud
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Le défi de ne laisser personne de côté émane des plus pauvres par Geneviève Defraigne Tardieu
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Association inclusive : pourquoi et comment passer à l'acte ? par Anne-Claire Devoge
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La maison des parcours et de la participation : les personnes vulnérables deviennent actrices de leur projet de vie [Initiative]
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L'assistance au projet de vie : comment renforcer le pouvoir d'agir des personnes handicapées par Sabine Poirier
Condensé
L'approche inclusive : un nouveau modèle de société par Pierre Suc-Mella
L’approche inclusive est une nouvelle manière de faire société favorisant l’émancipation personnelle de chacune et de chacun. Il ne s’agit pas d’un achèvement, mais d’un processus à activer en permanence. Cette approche inclusive implique un renversement théorique : ce n’est pas seulement l’individu qui doit s’adapter à ce que nous faisons, mais nous devons aussi nous préoccuper d’adapter tout ce que nous faisons à chaque individu. Ainsi l’approche inclusive permet l’émergence d’un nouveau modèle de société auquel chacune et chacun peuvent contribuer, quels que soient leurs moyens et leurs capacités.
À lire pour aller plus loin : Pierre Suc-Mella, La Société inclusive, jusqu'où aller ?, éditions érès, 2020.
Inclusion, de quoi parle-t-on ? par Anna Maheu
Il est parfois plus facile de définir une notion par ce qu’elle n’est pas. L’inclusion se dessine dans un mode de société à rebours de la ségrégation ou de la discrimination. En sciences humaines, on parle volontiers d’inclusion ou d’exclusion sociale, c’est à-dire de la place des personnes à l’extérieur ou à l’intérieur de systèmes d’acteurs et d’actrices plus vastes. Contrairement à l’intégration ou à l’assimilation, l’inclusion est une adaptation de la collectivité à tous les individus.
Une lutte contre la liminalité vécue par les personnes vulnérables par Bertrand Quentin
La « vulnérabilité », du latin « blessure », et la « fragilité » comme possibilité de se briser brutalement, sont d’intrinsèques précarités du vivant. Nous sommes tous des êtres dépendants, à tout moment de notre vie. Pourtant, l'attitude que nous adoptons le plus souvent face aux personnes qualifiées de dépendantes les maintient sur le seuil de la société : pas totalement extérieure, mais jamais totalement à l’intérieur, ce qui relève de la liminalité. Pour que cette dernière cesse, l’accessibilité relationnelle est aussi importante que l’accessibilité technologique et technique.
À lire pour aller plus loin : Bertrand Quentin, Les Invalidés. Nouvelles réflexions philosophiques sur le handicap, éditions érès, 2019.
Initiative : Premier avril, la littérature pour et par ceux qui en sont éloignés
Initiative : La maison d'accueil spécialisée à domicile : entre inclusion et établissement
Les grandes lois de l'inclusion des personnes handicapées par la Fonda
Initiative : « La Cloche a été créée pour donner à chacun du lien social. » Entretien avec Goli Moussavi
Initiative : Bercy-Charenton, créer des communs urbains
Société inclusive : quels enseignements pour les associations ? par Philippe Eynaud
L’idéal d’une société inclusive s’est largement imposé dans les discours. Les associations participent quotidiennement à l’atteinte de cet idéal grâce à leur savoir-faire en matière d'attention aux usages, aux dispositifs d'accès aux droits qu'elles assurent et à leur capacité à répondre aux besoins d'accompagnement des personnes. Néanmoins, continuer à s’interroger de façon critique sur leur propre inclusivité est porteur d’avancées sensibles en matière d’émancipation pour les associations, qu’il s’agisse de l’ouverture à tous, du refus des discriminations et d'une gouvernance inclusive. Plus qu’une préoccupation sociale, l’inclusion peut aussi être considérée comme une promesse d’égalité des chances. Cette approche, plus individualiste, peut cependant s’avérer être un masque pour la responsabilisation de tous dans un univers de compétition. Porteuses d’une injonction à s’adapter, les stratégies d’inclusion en viennent alors à se déployer au détriment des intérêts de ceux qui luttent précisément pour être reconnus dans leurs différences. Tout l’enjeu est donc de savoir comment on peut mesurer les résultats d’une politique d’inclusion.
Le défi de ne laisser personne de côté émane des plus pauvres par Geneviève Defraigne Tardieu
« Ne laisser personne de côté » est une recommandation transversale inscrite dans le préambule de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Cette inscription est issue de l’insatisfaction profonde face aux Objectifs du millénaire pour le développement, l’Agenda de développement précédent. Les programmes de développement ne prennent en compte que les personnes les plus proches du seuil de pauvreté et, de ce fait, renforcent d'autant plus l’exclusion qui frappait déjà les plus pauvres. Pire encore, les programmes de développement réalisés sans la participation des plus pauvres ont un effet dévastateur sur les régions, quartiers et communautés. Or, la lutte contre l'exclusion ne peut aboutir que si l’on démarre par les plus exclus. C’est si, et seulement si, chacun des objectifs ne laisse réellement personne de côté qu’il contribuera au premier des objectifs : « éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ».
À lire pour aller plus loin : Mouvement international ATD Quart Monde, Pour un développement durable qui ne laisse personne de côté : le défi de l’après-2015, 2014.
Association inclusive : pourquoi et comment passer à l'acte ? par Anne-Claire Devoge
Le secteur associatif est confronté à la difficulté de transformer ses pratiques alors que l’inclusion est un objectif consensuel. L’engagement est majoritairement le fait de personnes à l’origine sociale favorisée, au point qu’on parle de « fracture associative ». Bien que les questions d’inclusion se développent, les efforts à faire sont encore importants. L’inclusion suppose que tous les citoyens puissent participer pleinement à un projet associatif, selon un principe d’égalité d’accès et de droit. Il existe des outils simples, des dispositifs et même des formations pour accompagner les dirigeants associatifs dans cette démarche, comme l’Inclusiscore développé par le Mouvement associatif. Ce questionnaire est articulé autour de trois axes : le projet associatif, l’ouverture à tous et la gouvernance.
Pour aller plus loin : Le Mouvement associatif, inclusiscore [disponible en ligne], 2020.
Initiative : La maison des parcours et de la participation : les personnes vulnérables deviennent actrices de leur projet de vie
L'assistance au projet de vie : comment renforcer le pouvoir d'agir des personnes handicapées par Sabine Poirier
Le dispositif d’assistance au projet de vie (APV) s’adresse à toutes les personnes en situation de handicap ainsi qu’à leurs proches aidants. Ce dispositif de proximité permet de mobiliser les acteurs du territoire autour du projet de vie de la personne. Il introduit un changement de paradigme majeur : les acteurs et les ressources sont mobilisés en fonction du projet de vie et du parcours de chacun, et non en partant de l’offre de service existante. Il est symptômatique d’une transformation de l’offre médico-sociale et du développement de l’accessibilité des services de droit commun.
Pour aller plus loin : Trisomie 21 Nouvelle-Aquitaine, cycle de 4 webinaires de sensibilisation autour de l’APV (dispositif) et de l’APPV (métier), [disponibles en ligne], 2021.