James Benito, 16 ans, est porteur d’autisme et vit à Marcq-en-Barœul, près de Lille. Confrontée à l’absence de place en établissement, sa mère, Nora Kebci, a fait appel à des professionnels libéraux pendant plusieurs années, recrutant elle-même des éducateurs. Cinq personnes accompagnaient James jusqu’à ce qu’il intègre, fin juin 2021, un tout nouveau dispositif : la MAS à domicile.
Cet accompagnement est expérimenté depuis fin 2020 par l’association Les Papillons Blancs de Lille. Il est rattaché à la maison d’accueil spécialisée Frédéric Dewulf et concerne aujourd’hui cinq personnes qui ont besoin d’un accompagnement humain permanent. Soutenu par l’Agence régionale de santé (ARS), il offre une alternative à l’internat, à l’accueil de jour et à l’accueil modulable proposé par la MAS.
Un accompagnement intensif... à la carte
Jusqu’à 88 heures par semaine, deux professionnels se relaient aux côtés d’une personne à partir de son domicile. Un accompagnement intensif, mais à la carte qui, sans couper de la collectivité, présente une dimension inclusive forte.
« Tout ce qui peut être fait à l’extérieur le sera », indique Ingrid Fortin, coordinatrice du dispositif.
Les intervenants sont aux côtés de chaque personne dans ses rendez-vous de rééducation ou de soins, en cabinet de ville comme dans ses lieux d’activités. Un emploi du temps personnalisé est construit. « On ne se met pas de limite. Si cela correspond au projet, aux souhaits exprimés par la personne, on y va », précise Ingrid Fortin.
James fait des courses, de l’escalade, dépose des colis à La Poste, fréquente la piscine et les parcs… « Il y a plus de sorties, plus d’inclusion, plus de contacts aussi », constate Nora Kebci.
Comme ce jeu de société partagé avec d'autres visiteurs à la piscine, les rencontres, au sens large, peuvent sembler banales, mais sont essentielles au développement de l'autonomie de James.
En quelques mois, l’évolution est déjà flagrante : « La MAS à domicile lui permet d’avoir un rythme. Il a grandi, prend des initiatives, anticipe… On le sent plus épanoui. »
Jongler entre inclusion et établissement
Art, médiation animale, sport… Des activités sont régulièrement proposées au sein d’établissements de l’association, souvent la MAS. Elles réunissent personnes accueillies et bénéficiaires du dispositif. Pour Ingrid Fortin, « jongler entre inclusion et établissement est intéressant pour explorer toutes les pistes, ouvrir de nouvelles perspectives ».
Avec les professionnels qui l’accompagnent, James développe des compétences pour gagner toujours plus d’autonomie. Depuis peu, il envisage même de s’orienter vers un métier pas-à-pas. De son côté, Nora Kebci — auparavant soumise à un planning millimétré contraint par les divers accompagnements de son fils — n’est plus dans le « juste-à-temps ».