Sommaire
- « Les bacheliers se forment à la loi du groupe tout en la mettant en pratique. », entretien avec Nicole Pellegrin
- « Est-ce que les jeunes engagés ont demandé à être accompagnés ? », entretien avec Claire Thoury
- Jeunes des années 80, jeunes des années 2020, par Anna Maheu et Agathe Leblais
- « Faire association contribue à la transition vers la vie adulte. », entretien avec Fransez Poisson
- Comment développer le pouvoir d’agir des jeunes mulhousiens ?, par Quentin Vaissaire
- Une recherche action pour faciliter les engagements des jeunes occitans, par Stéphanie Bost et Marianne Loiseau-Nail
- Politiques jeunesse : l’engagement troublé, par Boris Teruel
Condensé
« Les bacheliers se forment à la loi du groupe tout en la mettant en pratique. », entretien avec Nicole Pellegrin
Les Bachellerie ou Bachelete étaient des sociétés de jeunesse dans les campagnes du Centre-Ouest sous l’Ancien Régime. Dans ces proto associations, les jeunes hommes non mariés accomplissaient des fonctions festives et parajudiciaires nécessaires au bon fonctionnement de leur communauté d’appartenance. Des fêtes d’initiation similaires ont existé dans toute la France, assurant un rôle économique et politique, avant de disparaître face à l’avènement d’un nouveau système économique, social et politique.
À écouter pour aller plus loin: Thomas Beau, « En bande organisée, une jeunesse médiévale canalisée » avec Nicole Pellegrin et Ilaria Taddei, Le Cours de l’Histoire, France Culture, Mardi 5 septembre 2023, [en ligne].
« Est-ce que les jeunes engagés ont demandé à être accompagnés ? », entretien avec Claire Thoury
Les 15-25 ans d’aujourd’hui ont grandi dans un contexte extrêmement différent de celui des générations précédentes : leur engagement est structuré par un contexte de crises multiples et incessantes qui s’entrecroisent. Face à l’urgence de la crise écologique entre autres, les jeunes engagés perçoivent les institutions comme inefficaces et aspirent à changer la société de façon radicale et systémique. Leur principal obstacle s’avère être une culture politique fondée sur l’expérience, qui peine à se déployer vers une grille de lecture collective. Un accompagnement des engagements des jeunes est donc nécessaire, mais seulement s’il est assuré par des tiers de confiance comme les corps intermédiaires et souhaité par les jeunes engagés.
À lire pour aller plus loin: Claire Thoury, S’engager. Comment les jeunes se mobilisent face aux crises, Les Petits Matins, collection « Mondes en transitions », 2023.
Jeunes des années 80, jeunes des années 2020, par Anna Maheu et Agathe Leblais
Aujourd’hui plus de la moitié des jeunes sont précaires, alors qu’ils étaient moins d’un cinquième à l’être en 1980. Cela s’explique en partie par la multiplication des emplois précaires : 2 jeunes sur 3 entrent dans la vie professionnelle avec un contrat à durée déterminée, un stage, un service civique, en intérim ou en autoentreprise. Facteur aggravant : l’accès au logement est bien plus difficile, renforçant la dépendance des jeunes à l’égard de leur famille et annonçant le retour d’une société de l’héritage.
À lire pour aller plus loin: Salomé Saqué, Sois jeune et tais-toi, Payot, 2023.
« Faire association contribue à la transition vers la vie adulte. », entretien avec Fransez Poisson
La junior association est une structure juridique qui permet à des jeunes de 11 à 18 ans de se constituer en association. Si chaque junior association peut déclarer un accompagnateur « officiel » au Réseau national des juniors associations (RNJA), ces groupes de jeunes sont entourés par plus d’un adulte. Les parents des jeunes qui font association, leurs enseignants, mais aussi les travailleurs de jeunesse de leur territoire assurent un accompagnement pluriel et multidimensionnel, offrant à ces jeunes engagés confiance et moyens. Un engagement émancipateur nécessite néanmoins de ne pas être normé et donc avoir une variété de dispositifs pour les jeunes qui souhaitent s’engager, de façon formelle, non formelle ou informelle.
À lire pour aller plus loin : Fransez Poisson, « Articuler l’accompagnement des jeunes et leurs engagements individuels : l’exemple d’une junior association », Informations sociales, n°4, 2016, [en ligne].
Comment développer le pouvoir d’agir des jeunes mulhousiens ?, par Quentin Vaissaire [Initiative]
Une recherche action pour faciliter les engagements des jeunes occitans, par Stéphanie Bost et Marianne Loiseau-Nail [Initiative]
Politiques jeunesse : l’engagement troublé, par Boris Teruel
Plutôt que des formes d’engagement spécifiques à la jeunesse, ce sont l’articulation, la temporalité et la centralité des formes d’engagement de l’ensemble de la population qui évoluent alors que la société française tout entière se complexifie, s’individualise et s’accélère. Dans ce contexte, l’injonction des acteurs publics à s’engager s’avère être une tentative de réaffiliation des jeunes, nourrie par un conformisme rhétorique autour de la notion d’engagement et un manque d’appréhension des déterminismes à l’oeuvre. Les attentes institutionnelles sont donc dissonantes, l’héroïsation de certains jeunes engagés masquant des mécanismes de stratification sociale avancés.
À lire pour aller plus loin: Boris Teruel, En gage de jeunesses, éditions LMDG, 2021.