Sommaire
Les « exclus » du bénévolat associatif, par Élisabeth Pascaud
« L’héritage familial explique mon militantisme, sans pour autant le résumer. », par Pierre Vanlerenberghe
« Développer le pouvoir d’agir des jeunes leur permettra de s’engager plus durablement dans la société. », entretien avec Virginie Lombard, Laurent Fialon et Megane Razafindralambo
« Faire du sport en club m’a aidé à grandir, il était donc important pour moi de rendre la pareille. », par Élodie Wey
« Des trajectoires d’engagement ont pu se ressourcer, se réorienter, ou bien faire leurs premiers pas à nuit debout. », entretien avec Alexandra Bidet et Carole Gayet-Viaud
Un des moteurs de l’engagement associatif : être concerné !, par Dan Ferrand-Bechmann
Bénévolat et handicap : lever les obstacles du passage à l’action , par Guillemette Martin
Lettre à Greta Thunberg, une inspiration d’engagement face à la crise écologique , par Sébastien Lagorce
Condensé
Les « exclus » du bénévolat associatif, par Élisabeth Pascaud
Le bénévolat associatif stagne en volume et évolue dans ses formes. La proportion des 15-34 ans qui déclarent donner du temps à des associations dépasse aujourd’hui celle des 65 ans et plus. Par ailleurs, le bénévolat ponctuel et informel se développe. Ce qui n’évolue guère cependant depuis 2010, c’est l’aspect sélectif du bénévolat : les personnes qui ne sont pas diplômées de l’enseignement supérieur, en situation de précarité ou de handicap ont moins tendance à être bénévoles. Pour mieux accueillir ces « exclus du bénévolat », et s’adapter aux évolutions de fond et de forme du bénévolat, la Commission interassociative de France Bénévolat a identifié quatre pistes d’évolution pour les associations : l’écoute des bénévoles, la communication sur le projet associatif, le faire collectif et l’adaptation aux nouvelles formes de bénévolat.
À lire pour aller plus loin: France Bénévolat, L’évolution de l’engagement bénévole associatif en France, de 2010 à 2022, mars 2022.
« L’héritage familial explique mon militantisme, sans pour autant le résumer. », par Pierre Vanlerenberghe [Témoignage]
« Développer le pouvoir d’agir des jeunes leur permettra de s’engager plus durablement dans la société. », entretien avec Virginie Lombard, Laurent Fialon et Megane Razafindralambo [Initiative]
« Faire du sport en club m’a aidé à grandir, il était donc important pour moi de rendre la pareille. », par Élodie Wey [Témoignage]
« Des trajectoires d’engagement ont pu se ressourcer, se réorienter, ou bien faire leurs premiers pas à nuit debout. », entretien avec Alexandra Bidet et Carole Gayet-Viaud
Le 31 mars 2016, des manifestants parisiens contre la « loi Travail » refusent de rentrer chez eux et préfèrent occuper la place de la République. Nuit Debout, « mouvement de place » à la française, remet ainsi en question la forme classique de mobilisation qu’est la manifestation. Ouvert à tous, Nuit Debout offre aux curieux une large palette de modes de présence, allant de la simple observation, exploratoire, à de multiples formes de participation. Les participants explorent à Nuit Debout un sens possible du « nous » en même temps que de « choses à faire ». Lieu de formation politique en accélérée pour les plus jeunes, le rassemblement a également eu un effet « anti-apathie » pour des trajectoires d’engagement déjà entamées. Plus qu’un moteur d’engagement, Nuit Debout a été un lieu d’apparition selon le concept d’Hannah Arrendt, soit l’advenue d’une communauté qui se découvre dans l’action collective.
À lire pour aller plus loin: Alexandra Bidet et Carole Gayet-Viaud, L’engagement comme expérience, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), 2023.
Un des moteurs de l’engagement associatif : être concerné !, par Dan Ferrand-Bechmann
Dans les années 1980, les motivations du bénévolat étaient réduites à un choix binaire entre charité ou solidarité. Dans le cas de la charité, quelqu’un avec peu de problèmes se penche sur le sort d’une personne qui en a plus. Dans le cas de la solidarité, les deux personnes, celle qui aide comme celle qui reçoit l’aide, partagent une situation dans ses conséquences et ses difficultés. Ce qui meut les bénévoles peut néanmoins venir du « concernement », c’est-à-dire le fait d’être touché par une difficulté, que ce soit directement ou indirectement. L’importance du concernement s’observe dans les associations de malades et de proches de malades, par exemple celles de lutte contre le cancer ou le VIH, mais aussi contre le mal-logement. Dans toutes ces associations, les bénévoles, souvent très militants, tirent leur force d’une histoire de vie marquée par la maladie ou le handicap, tout en la dépassant par l’appartenance à une communauté. Bâtis le désir de contredon, leurs engagements sont particulièrement amples et pérennes.
À lire pour aller plus loin: Dan Ferrand-Bechmann (dir), Les Bénévoles face au Cancer, DDB, 2011.
Bénévolat et handicap : lever les obstacles du passage à l’action , par Guillemette Martin [Initiative]
Lettre à Greta Thunberg, une inspiration d’engagement face à la crise écologique , par Sébastien Lagorce
La grève scolaire pour le climat entamée par Greta Thunberg en 2018 est devenue depuis un symbole mondial. Au-delà de la réalité tangible de la crise climatique, il s’agit de lutter contre l’inertie générale, une indifférence qui emporte tout sur son passage. Des crises mondiales, telles celles liées au dérèglement climatique, peuvent ainsi servir de moteurs aux engagements. Vivre, dans sa chair et son intimité, un monde qui s’effondre modifie profondément le regard porté sur le monde, nourrissant un besoin d’action. L’urgence devient catalyseur d’engagement, car moment de clarté morale. De la pandémie de COVID-19 à l’invasion de l’Ukraine, les crises sont également pour les communautés des occasions de se rassembler dans des actions solidaires qui auraient été inimaginables en temps normal.
À lire pour aller plus loin: Hannah Arendt, La crise de la culture, Gallimard, 1989.