Objectifs de l'atelier
- Approfondir un des obstacles concrets à la coopération territoriale : l’articulation entre elles de différentes démarches de coopération
- Explorer comment éviter l’écueil du cloisonnement des projets et dépasser les logiques de silo
- Croiser les points de vue et échanger ensemble pour identifier de bonnes pratiques et des leviers d’action
Une connexion dès le niveau individuel
Les relations humaines sont au cœur du sujet : coopérer, c’est d’abord prendre soin. La question de l’intention et de la posture traverse également toutes les coopérations.
De nombreux acteurs souhaitent favoriser la coopération, mais rencontrent des freins inhérents à la coopération et manquent de méthodes pour lever ces obstacles. Pourtant de nombreux outils coopératifs existent pour favoriser la confiance entre les acteurs, la licence Creative Commons par exemple, et des expériences inspirantes comme celle du Kiif.
Les coopérations qui tentent de se connecter rencontrent des freins
Parmi les obstacles persistants en matière de connexion, les participants à l’atelier identifient la diversité des acteurs, le manque de temps dédié à la coordination, le poids des logiques concurrentielles, les enjeux d’échelle et la dépendance à des personnes clés.
Avoir une diversité d’acteurs autour de la table, que ce soit par leurs statuts, leurs cultures, leurs temporalités ou leurs moyens, est à la fois une richesse et potentiellement un frein. La coordination est souvent sous-financée, ce qui fragilise la pérennité des liens entre initiatives.
En effet, cela contribue à dépendre de certaines personnes clés, dont le départ ou l’épuisement peut déséquilibrer une coopération. Les structures qui sont par ailleurs prises dans des logiques concurrentielles, notamment en lien avec l’accès au financement, et des enjeux d’échelle : comment relier des actions locales avec quels acteurs ?
La MSA, tisseuse de coopérations territoriales
Organisme mutualiste chargé d’une mission de protection sociale, la Mutualité sociale agricole (MSA) Ardèche-Drôme-Loire intervient dans les territoires ruraux en conjuguant protection sociale individuelle et développement social local.
Ce rôle l’amène à créer des liens entre divers projets, dispositifs et acteurs au bénéfice de dynamiques territoriales. Sa double posture de financeur et d’animateur lui permet de légitimer les démarches sans les piloter à la place des acteurs.
La MSA est ainsi capable de créer les conditions d’une coopération structurée, en sécurisant un cadre, en apportant du temps et de la méthode. De tels acteurs « pivots », à la fois acteurs de terrain, institutions, financeurs ou encore facilitateurs, gagnent à être connus et reconnus.
La MSA utilise le diagnostic comme outil de médiation et non de prescription. Ses démarches en coopération demandent de faire confiance aux habitants en plaçant toutes les paroles, qu’il s’agisse de celles des habitants, des élus ou des professionnels sur un pied d’égalité et en les invitant à participer aux instances de gouvernance.
Plus généralement, les dynamiques rurales bénéficient grandement de l’économie non monétaire dans les dynamiques rurales avec de la mise à disposition de matériel, une mobilisation bénévole, du partage de compétences, etc.
Des leviers pour agir
- Faire intervenir un tiers facilitateur qui apporte à la fois légitimité, méthode et posture d’écoute
- Prendre soin des relations humaines et positionner les publics au centre
- Clarifier les intentions, à plusieurs niveaux pour éviter les malentendus et favoriser la cohérence
- Soutenir une logique de commun à la fois dans les outils et dans les finalités
Conclusion : L’intervention d’un tiers facilitateur, ou d’une fonction de soutien pour reprendre les termes de la Fonda, apporte à la fois légitimité, méthode et posture d’écoute. Il s’agit d’un rôle déterminant pour éviter pas recréer de nouveaux silos et contrer le risque d’avoir des coopérations qui ne dialoguent pas entre elles. Néanmoins, la coopération repose sur individus avant tout et une telle connexion nécessite donc un travail sur la posture de chaque membre de la communauté d’action.
Ressource pour aller plus loin : Mireille Pétavy, « Tisser une dynamique de coopération sur un territoire rural : retour d’expérience de la Mutualité sociale agricole (MSA) Ardèche-Drôme-Loire », Supplément Tribune Fonda « Coopérer : comprendre les obstacles pour agir », septembre 2025.
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Ce compte-rendu a été rédigé sur la base d’une prise de notes de Diane Bonifas et d’une animation par Quentin Vaissaire. Il est mis à disposition sous la Licence Creative Commons CC BY-NC-SA 3.0 FR.