Objectifs de l'atelier
- Approfondir un des obstacles concrets à la coopération territoriale : son évaluation
- Explorer des modalités d’évaluation adaptées aux coopérations, et tenant compte de leurs spécificités, pour valoriser ce qu’elles génèrent, tant au niveau des effets que de leur processus
- Croiser les points de vue et échanger ensemble pour identifier de bonnes pratiques et des leviers d’action
Quel est le rôle de l’évaluation ?
L’évaluation permet de mobiliser autour du sens de l’action collective. Aujourd’hui, l’attention est davantage portée sur les résultats et les effets que sur le savoir collectif généré par la coopération, et le savoir-faire propre à la coopération. Cela entraine des difficultés à objectiver les effets de la coopération.
Il est au contraire nécessaire de travailler à la fois l’évaluation de chacune des actions intégrées à la coopération et la coopération en tant que telle. Cela demande de ne pas limiter l’évaluation à remplir des indicateurs, soit mesurer le sensible et le fait de contribuer à la cohésion sociale, tout ce que les indicateurs ne donnent pas à voir.
Des questions structurantes
Comment faire de l’évaluation ou outil d’apprentissage pour objectiver des pratiques, et non pas une injonction qui peut être vécue comme un contrôle ? Qu’évalue-t-on dans le cadre de la coopération et sur quoi va-t-on faire porter les indicateurs ? Sur la somme des actions individuelles ou sur le résultat de l’action commune ?
Dans la Drôme, la Fédération des centres sociaux a tenté de répondre à cette question en se la posant autrement. Pas seulement « quels résultats avons-nous obtenus ? », mais « qu’est-ce que nos coopérations transforment réellement dans la vie des gens et sur nos territoires ? ». La Fonda propose de baser son évaluation sur l’analyse de ses chaînes de valeur.
Comment tenir compte dans l’évaluation des possibles effets de bord de la coopération et intégrer les effets négatifs ? La coopération est liée à la complexité, et il faut aussi savoir mettre en avant ce qui ne marche pas, et savoir à quel moment, et comment il est possible d’intégrer des résultats négatifs qui peuvent aider à évoluer.
Au-delà des effets négatifs, comment questionner le caractère bénéfique de la coopération et intégrer un regard critique sur le fait même de coopérer ? En veillant notamment à tenir compte des conditions de la coopération qui peut parfois relever d’une injonction.
Peut-on envisager une évaluation comparative entre un projet mené en coopération et un projet d’ambition similaire, mais porté par une structure seule ? Quand inclure la brique de l’évaluation dans l’évaluation du projet collectif ? Et enfin, comment obtenir un financement spécifique à l’évaluation de la coopération ?
Des leviers pour agir
- Proposer une valorisation passant par une mise en récit, qui permet d’illustrer de façon différente
- Travailler à mieux se raconter
- Accorder du temps long et des financements à l’évaluation des coopérations
Conclusion : Des projets menés en coopération vont pouvoir bénéficier d’évaluations positives, mais ces évaluations sont souvent centrées sur les résultats du projet, en présentant l’évaluation comme une force, sans toujours évaluer la coopération en tant que telle. En évaluant la coopération, on cherche à évaluer la coopération comme une forme de création de valeur. Ce discours n’est pas aisé à porter politiquement
et l’évaluation de la coopération demande un temps important.
Ressource pour aller plus loin : Olivier Royer, « Évaluer pour transformer, pas pour mesurer : l’expérience Drômoise », Supplément Tribune Fonda « Coopérer : comprendre les obstacles pour agir », septembre 2025.
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Ce compte-rendu a été rédigé sur la base d’une prise de note de Bastien Engelbach, également animateur de l’atelier. Il est mis à disposition sous la Licence Creative Commons CC BY-NC-SA 3.0 FR.