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Attracteur sémantique et notion protéiforme
L’engagement est une notion invoquée par de nombreux acteurs. Il y a aujourd’hui du lait engagé, des banquiers engagés, de la lingerie engagée ou des charcutiers engagés, pour ne citer que quelques exemples glanés au fil de la vie quotidienne. Mais fondamentalement, qu’est-ce que cela signifie d’être engagé ? Quelle est l’intention partagée derrière tous ces engagements ?
La Fonda a recensé de nombreuses formes d’engagement, ne se limitant pas au bénévolat : l’entraide et pair-aidance, la philanthropie, le don, le pro bono, le militantisme, notamment la signature de pétitions en ligne ou le partage d’informations, le vote, l’action de manifester, les pratiques d’achats, dont le boycott, le syndicalisme, certains choix professionnels, etc. Il existe également des formes d’engagement « sous les radars », comme les solidarités de voisinage et intrafamiliales, le travail domestique, etc.1
« À la Fonda, nous n’avons pas de vision normative de ce qu’est l’engagement », explique Agathe Leblais. D’ailleurs, la définition de l’engagement identifiée par Anne Muxel et Adélaïde Zulfikarpasic permet de garder une vision large de l’engagement2 . Pour elles, l’engagement se caractérise par des actions et des valeurs qui s’inscrivent dans une temporalité sociale et un processus biographique.
Attention, l’engagement n’est pas la cause. « On peut aussi bien s’engager pour une société plus ouverte, inclusive et progressiste, que pour une société non démocratique où toutes et tous n’auraient pas les mêmes droits (engagements xénophobes, sexistes, LGBTphobes, etc.) », insiste Agathe Leblais. Les engagements renvoient à la pluralité des systèmes de valeurs.
Déterminants de l’engagement
S’engager dépend de plusieurs déterminants, qui peuvent être cumulatifs :
- La transmission de l’engagement, à l’école, dans la famille, ou une communauté religieuse par exemple ;
- Les territoires de vie, qui ont des réalités variées : quartiers populaires, ruraux et montagnards, etc. ;
- Les moments de la vie, où l’on peut être plus ou moins disponible ;
- La médiatisation des causes, notamment sur les réseaux sociaux ;
- La conjoncture, comme des crises, des catastrophes ou des élections ;
- Les situations socio-économiques personnelles.
Il existe donc autant de raisons et de façons de s’engager que de personnes qui s’engagent.
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Ce compte-rendu a été rédigé par Hannah Olivetti de la Fonda et relu par Yannick Blanc, Charlotte Debray, Agathe Leblais et Anna Maheu. Il est mis à disposition sous la Licence Creative Commons CC BY-NC-SA 3.0 FR.