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Tester nos hypothèses à l’horizon 2040
Pour comprendre la posture des inscrits à l’Université par rapport aux hypothèses prospectives pour l’avenir de la société de l’engagement, la Fonda a envoyé le 16 septembre 2024 une consultation en ligne. 90 personnes ont participé à cette consultation, clôturée le 1er octobre.
Les inscrits se sont positionnés par rapport aux 22 hypothèses prospectives, construites lors des deux dernières journées d’étude de la Fonda. Pour chaque hypothèse, ils ont déterminé si elle est probable et si elle est souhaitable. 86 % des hypothèses ont été jugées probables par les répondants, c’est-à-dire que plus de 50 % des répondants ont choisi « plutôt » ou « très » probables pour ces hypothèses.
Deux conclusions, possiblement cumulatives : la solidité des hypothèses, construites avec de nombreux acteurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS) est confirmée, mais cela peut aussi montrer un biais de confirmation au sein de notre communauté. Seules trois hypothèses ont été jugées improbables.
Les hypothèses les plus probables
80% et plus de répondants considèrent qu’à l’horizon 2040, il est probable que :
- Les motivations personnelles (valeurs et convictions, émotions, recherche de sens, etc.) dicteront les engagements ;
- L’individu s’engagera avant tout avec celles et ceux qui lui ressemblent ;
- Le vieillissement de la population suscitera de nouveaux domaines ;
- L’appartenance à une communauté structurera l’engagement ;
- L’échelle d’engagement des individus sera au local ;
- Les formes de mobilisations sociales se seront durcies ;
- Les causes d’engagement seront en concurrence.
Entre 60 et 79% des répondants considèrent qu’à l’horizon 2040, il est probable que :
- Les collectifs coopèreront pour répondre aux besoins sociaux ;
- Les conséquences du dérèglement climatique seront la première cause d’engagement ;
- L’entraide sera reconnue comme un engagement ;
- Les individus engagés dans des causes affinitaires différentes seront souvent en conflit ;
- Le vieillissement de la population en bonne santé permettra des engagements plus fréquents ;
- Les mobilisations sociales (marches, grèves, manifestations, etc.) se seront considérablement accrues ;
- L’ensemble des générations se mobilisera pour faire face aux crises.
Entre 40 et 59% des répondants considèrent qu’à l’horizon 2040, il est probable que :
- Le commerce de l’engagement supplantera les approches non-lucratives et désintéressées ;
- L’engagement sera partie intégrante des parcours scolaires ;
- L’accès à l’information suscitera le passage à l’action ;
- Le cercle familial et amical sera le principal espace d’engagement ;
- L’engagement sera partie intégrante des parcours professionnels.
Les hypothèses les moins probables
Plus de 8 répondants sur 10 considèrent qu’à l’horizon 2040, il est peu probable que l’État organise les réponses aux besoins.
Plus d’un répondant sur deux considèrent qu’à l’horizon 2040, il est peu probable que la société civile prenne en charge l’ensemble des réponses aux défis contemporains
Il est peu probable que les CSP+ soient davantage engagées que les catégories les plus modestes pour 41% des répondants.
Les hypothèses les plus souhaitables
80% et plus de répondants considèrent qu’à l’horizon 2040, il est souhaitable que :
- L’ensemble des générations se mobilisera pour faire face aux crises ;
- Les collectifs coopèreront pour répondre aux besoins sociaux ;
- L’engagement sera partie intégrante des parcours scolaires ;
- L’échelle d’engagement des individus sera au local ; L’entraide sera reconnue comme un engagement ;
- L’engagement sera partie intégrante des parcours professionnels ;
- Le vieillissement de la population en bonne santé permettra des engagements plus fréquents.
Entre 60 et 79% des répondants considèrent qu’à l’horizon 2040, il est souhaitable que :
- L’accès à l’information suscitera le passage à l’action ;
- Le vieillissement de la population suscitera de nouveaux domaines d’engagement ;
- Les conséquences du dérèglement climatique seront la première cause d’engagement ;
- Les motivations personnelles (valeurs et convictions, émotions, recherche de sens, etc.) dicteront les engagements.
Plus d’un répondant sur deux considèrent qu’à l’horizon 2040, il est souhaitable que les mobilisations sociales (marches, grèves, manifestations, etc.) se soient considérablement accrues.
Les hypothèses les moins souhaitables
80% et plus de répondants considèrent qu’à l’horizon 2040, il n’est pas souhaitable que :
- Les individus engagés dans des causes affinitaires différentes soient souvent en conflit ;
- Le commerce de l’engagement supplante les approches non-lucratives et désintéressées ;
- Les causes d’engagement soient en concurrence.
Entre 60 et 79% des répondants considèrent qu’à l’horizon 2040, il n’est pas souhaitable que :
- Les formes de mobilisations sociales se soient durcies (désobéissance civile, attaque informatique, boycott, etc.) ;
- Les CSP+ soient bien plus engagées que les catégories les plus modestes ;
- Le cercle familial et amical soit le principal espace d’engagement.
Entre 40 et 59% des répondants considèrent qu’à l’horizon 2040, il n’est pas souhaitable que :
- L’individu s’engage avant tout avec celles et ceux qui lui ressemblent ;
- La société civile prenne en charge l’ensemble des réponses aux défis contemporains ;
- L’appartenance à une communauté structure l’engagement.
Principaux enseignements
Voici les contours du futur souhaitable pour les participants, qui sont d’ailleurs jugés probables à l’horizon 2040 :
- Les individus s’engagent à l’échelle locale et de manière plus fréquente grâce au vieillissement en bonne santé. De nouveaux domaines d’engagement apparaîtront dans ce contexte ;
- Pour faire face aux crises et à leurs répercussions, les personnes coopèreront. Elles s’engageront aussi pour répondre aux besoins sociaux. D’ailleurs, l’engagement sera intégré dans les parcours scolaires et professionnels. L’accès à l’information suscitera également le passage à l’action ;
- La variété des formes d’engagements sera reconnue, y compris l’entraide.
Bien que ce soit jugé peu probable, les participants souhaitent que l’État organise la réponse aux besoins sociaux.
En revanche, plusieurs hypothèses apparaissent probables, bien que peu souhaitables à l’horizon 2040 :
- Les individus engagés dans des causes différentes seront souvent en conflit ;
- Les causes d’engagement seront en concurrence ; Les formes de mobilisations sociales se seront durcies (désobéissance civile, attaque informatique, boycott, etc.) ;
- Le commerce de l’engagement supplantera les approches non lucratives et désintéressées.
La consultation en ligne a permis d’ébaucher un futur souhaitable pour les participants à l’Université : un monde plus apaisé, où l’engagement est reconnu dans sa diversité et encouragé.
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Ce compte-rendu a été rédigé par Hannah Olivetti de la Fonda et relu par Yannick Blanc, Charlotte Debray, Agathe Leblais et Anna Maheu. Il est mis à disposition sous la Licence Creative Commons CC BY-NC-SA 3.0 FR.