Une évaluation à visée stratégique, démocratique et de plaidoyer
Depuis 2018, la Fédération des centres sociaux de la Drôme a engagé avec le soutien de la Caisse d’allocations familiales (Caf) une démarche structurée d’évaluation d’impact social des actions menées initiée par la « Coopé » de Romans1 avec comme finalité :
- une visée stratégique afin de se doter d’un instrument de pilotage stratégique pour produire de la connaissance sur l’organisation, outiller les équipes ;
- une visée démocratique pour permettre un temps d’ouverture du dialogue, concerter les différentes parties prenantes, s’interroger collectivement sur le sens du travail coopératif ;
- une visée de plaidoyer, comme moyen de rendre des comptes, faire le point sur la plus-value sociale de l’organisation, la valoriser, rendre visible l’action et partager l’expérience.
Une nouvelle fonction : le mailleur de territoire
Elle repose désormais sur un référentiel départemental, le « socle commun », conçu pour questionner les effets des actions selon cinq dimensions : cohésion sociale, épanouissement, gouvernance, environnement et richesses produites. C’est de cette démarche, de sa mise en œuvre sur le terrain, qu’a émergé une évidence : ce qui crée le plus d’impact, ce ne sont pas les actions isolées, mais la manière dont nous faisons réseau.
C’est ce constat qui a nourri l’envie d’observer plus finement via une nouvelle fonction, celle de mailleur de territoire.
Le mailleur, c’est celui qui relie : les habitants et les institutions, les associations et les politiques publiques, les besoins sociaux et les réponses collectives.
L'évaluation comme levier de démocratie locale
Pendant trois ans, cette fonction a été documentée à travers des exemples concrets dans notre département. Nous avons observé les effets produits par exemple lorsqu’un centre social organise une instance territoriale de diagnostic partagé et coproduit une politique publique avec ses partenaires locaux.
Évaluer la coopération, pour nous, ce n’est donc pas seulement en mesurer les résultats. C’est lui donner forme, la rendre compréhensible et attrayante, sortir de l’évaluation subie2. C’est un levier de démocratie locale, à condition d’y mettre les moyens et de reconnaître pleinement cette fonction politique que nous déployons quand nous faisons du lien.
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Lire à ce sujet Lila Chaloyard, « Expérience d’évaluation d’impact social: la Coopération à Romans-sur-Isère », Tribune Fonda n°240, décembre 2018.
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D’autres expérimentations sont présentes dans l’ouvrage de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Impact & utilité sociale. Point étape et expériences dans les centres sociaux, paru en 2024.
