Prospective Enjeux sociétaux

Les avenirs possibles d’une société vieillissante

Tribune Fonda N°228 - Société vieillissante, société innovante - Décembre 2015
La Fonda
Et Futuribles International
Nous vous proposons ici une synthèse des tendances lourdes et émergentes, et quatre scénarios exploratoires, tenant compte des incertitudes majeures relatives notamment à l’évolution du contexte économique, social et politique des prochaines années.

Principales tendances

 

  • Le vieillissement démographique entendu, non en terme biologique, mais comme l’accroissement inéluctable du nombre et de la proportion dans la population totale des personnes dites âgées, qu’il s’agisse des personnes de 60 ans et plus, de 65 ans et plus, ou de 70 ans et plus. Les personnes âgées de 60 ans et plus sont au nombre de 15 millions aujourd’hui. Elles pourraient être 20 millions en 2030, soit plus du tiers de la population française. Cette tendance, inéluctable à l’horizon des prochaines décennies, résulte de la baisse de la fécondité et de l’allongement de l’espérance de vie observées dans le passé, et de la pyramide d’âge de la population actuelle de la France. Demeurent cependant d’importantes incertitudes sur la fécondité, la mortalité et les migrations futures.

 

  • La recomposition des rapports entre individus et collectif, marquée par :

la transformation de la structure familiale : baisse des mariages, augmentation des divorces (ils représentent 60_% des affaires civiles), essor de nouvelles formes d’union (concubinage, Pacs, etc.), précarité desdites unions, fréquences des recompositions familiales (les familles monoparentales ont été multipliées par deux entre 1990 et 2008). S’il demeure d’importantes incertitudes sur la poursuite de ces tendances, l’une d’entre elles est certaine et directement liée à l’allongement de l’espérance de vie : l’existence de familles à trois et même à quatre étages, sinon plus ;
la crise des corps intermédiaires se traduit d’une part par un effondrement du taux de syndicalisation et un affaiblissement de l’Église, et d’autre part par l’affaiblissement des partis politiques. Le discrédit des élites dirigeantes, de quelque obédience politique qu’elles soient, se traduit par l’essor, singulièrement en France, d’une « société de défiance », et par la montée des populismes et des extrémismes ;
l’affirmation d’un individu qui cherche à s’émanciper de son héritage familial et social, et rejette l’organisation verticale de la société est corrélée à l’essor de nouvelles formes d’engagement, y compris les multiples développements du monde associatif et de l’économie sociale et solidaire. Le numérique transforme profondément les manières de militer, communiquer, collecter des fonds. Les pétitions en ligne, les hackers et lanceurs d’alerte, la militance sur les réseaux sociaux, le crowdfunding en sont des manifestations tangibles. Se développent également de nouvelles solidarités de proximité.

 

  • La crise du système de protection sociale résulte de la fin du plein emploi, impliquant un déséquilibre croissant entre le nombre d’actifs occupés et cotisants et celui des inactifs allocataires, et entre les ressources, essentiellement fondées sur le rendement des cotisations sociales, et les dépenses, essentiellement composées des dépenses de santé et de retraite.
  • La décentralisation et la montée en puissance des collectivités locales, singulièrement du département dans le domaine des politiques d’aide et d’actions sociale. Cette tendance s’accompagne d’une certaine territorialisation de politiques publiques, c’est-à-dire d’une inscription différenciée selon les priorités locales.
  • La résurgence de phénomènes de pauvreté et de précarité subie touche étudiants, travailleurs et seniors. En 2012, 8,5 % des 1,5 millions de personnes accueillies par le Secours catholique étaient âgées de plus de 60 ans, contre 5 % en 2000, l’accroissement de cette proportion étant plus rapide que le vieillissement de la population. Ceci résulte de la moindre croissance économique, de l’augmentation du chômage et du sous-emploi, et a pour effet l’essor des politiques d’aides et d’actions sociales, et notamment de dispositifs tels que le Rsa.
  • Les transformations du salariat. L’hybridation des statuts d’activité, entraînant le brouillage de l’opposition traditionnelle entre activité et inactivité, est particulièrement sensible chez les 55-75 ans, chez qui l’on observe un pic de l’engagement bénévole mais aussi, du moins chez les cadres et professions intellectuelles, la prolongation de l’activité professionnelle sous le statut d’autoentrepreneur ou de consultant, parfois même au service de l’entreprise que l’on vient de quitter comme salarié.
  • Le développement de l’infrastructure numérique, qui impacte la totalité des aspects de l’activité humaine :
    – l’entrée dans la société de la connaissance, où la coproduction et la diffusion des savoirs sont considérées comme des moteurs du développement ;
    – l’émergence du « Big Data », marquée par la massification de la collecte des données individuelles, et leur traitement automatisé au moyen d’algorithmes de plus en plus complexes, impacte de nombreux domaines, notamment celui de la santé. Elle s’est accompagnée de la montée en puissance des plateformes d’intermédiation entre une demande et une offre de service qu’elles ne produisent pas directement.
  • L’émergence de l’impératif du développement durable d’abord sous l’effet de la prise de conscience de la finitude des ressources naturelles et de la fragilité de l’écosystème, et la remise en cause de la « société de consommation » (du « toujours plus »). Sobriété et recherche de nouveaux modèles de développement conciliant évolution démographique, survie de la planète et développement social et économique.


Scénarios pour le futur


« La France à la dérive » (2015 à 2020-2025)

Dans le prolongement des tendances observées au cours des vingt dernières années, la France poursuit son déclin économique et s’enfonce dans la crise sociale.

La multiplication de réformes purement paramétriques du système de protection sociale, sous le double effet du sous-emploi et du vieillissement démographique, entraîne inéluctablement une réduction des prestations sociales et assure de moins en moins bien les solidarités entre générations. La situation de l’emploi reste très dégradée, faute de compétitivité des entreprises. Le pouvoir d’achat des retraités tend à diminuer très sensiblement par rapport à celui des actifs. L’écart se creuse entre la cessation effective d’activité et l’âge de liquidation de la retraite.

Alors que le « risque dépendance » en tant que tel n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale, ce qui augmente le reste à charge des patients, l’offre en produits de prévoyance, attractive mais onéreuse, s’adresse aux personnes ayant de hauts revenus et/ou ayant constitué une épargne de précaution importante. De nombreuses mutuelles d’assurance comptent parmi ces institutions, leur survie et le souci d’optimisation de leurs performances les ayant amenées à s’aligner sur le modèle économique des compagnies d’assurance.

Si les dispositifs d’aide et d’action sociale sont fortement sollicités, les dépenses d’assurance maladie sont de plus en plus rigoureusement encadrées et contrôlées, ce qui contraint tout particulièrement l’activité des associations, vers lesquelles l’État externalise de plus en plus les services publics.

Alors que les solidarités informelles, qu’elles soient familiales ou de voisinage, sont de plus en plus sollicitées, elles demeurent précaires tant la situation économique et sociale est dégradée. Les valeurs collectives sont, en effet, de moins en moins nombreuses. La société française, de plus en plus duale, se polarise entre une classe de personnes hautement qualifiées, très mobiles, bien rémunérées, et des populations précaires, aux faibles revenus, vivant d’activités informelles.



« Vers un nouvel ordre moral » (2020-2035)

Aux alentours des années 2020, l’échec des gouvernements, de gauche comme de droite, s’est avéré patent. Du projet européen, il ne subsiste que le fonctionnement d’un grand marché en permanence menacé par des crises systémiques du secteur financier. L’essentiel de l’activité économique est contrôlée par des groupes internationaux, bénéficiant de traités commerciaux transnationaux leur permettant de passer outre les réglementations établies par les différents États. Une part croissante des entreprises françaises, notamment les Pme, connaît une précarité grandissante. Cette situation produit des effets en cascade, notamment sur le plan social, d’autant que la demande intérieure est atone, que le tissu productif connaît une crise sans précédent, et que se développe une économie souterraine s’affranchissant de toutes les contraintes fiscales et sociales.

De plus en plus aigüe, cette crise économique et sociale provoque des bouleversements politiques de grande ampleur. Sur fond d’exaspération générale vis-à-vis des institutions politiques, et à la faveur de vagues de protestation vigoureuses, qui prennent parfois un caractère violent, une nouvelle force parvient à s’imposer sur l’échiquier politique. Ralliant les artisans, commerçants, dirigeants de Pme, salariés, chômeurs et personnes âgées, elle prône un repli sur les frontières nationales et une restauration de l’ordre social, et instaure un régime autoritaire d’inspiration libérale.

Alors que les réglementations auxquelles sont soumises les entreprises sont très allégées, les charges sociales fortement réduites, et le marché du travail très fortement dérégulé, ces mesures ne s’accompagnent d’aucune politique d’investissement économique. De ce fait, la dérèglementation du travail et la réduction de l’aide sociale contribuent à l’accroissement des inégalités. Les individus pauvres et précaires, de plus en plus nombreux, sont abandonnés aux mécanismes des solidarités informelles. Ainsi voit-on réapparaître d’importants phénomènes de pauvreté chez les personnes âgées dont l’espérance de vie en bonne santé chute de manière sensible. Les populations ne pouvant accéder aux offres du marché sont ainsi laissées aux formes d’entraide informelles, qui se fait sur des bases identitaires ou communautaires. La France s’appauvrit, et la société se crispe.

 


« La social-démocratie réinventée » (2020-2035)

Face à l’aggravation de la crise multi-dimensionnelle qui frappe la société française, longtemps incapable de dépasser ses clivages et corporatismes pour mener à bien sa transformation, une nouvelle conception de la modernisation de l’économie et de la société voit le jour aux alentours des années 2020. Un gouvernement d’inspiration social-démocrate, qualifié de social-libéral, est porté au pouvoir par une majorité de Français en quête d’un « nouveau contrat social » conciliant efficacité économique et progrès social, dont les contours se dessinent autour du principe de « responsabilité ».

Dans le domaine économique, la « responsabilité sociale de l’entreprise », mise en œuvre en échange de la réduction des charges, devient ainsi un outil d’action concret. De nouvelles formes de management entraînent l’implication des individus dans le projet de leur structure. Le développement de l’entrepreneuriat sous toutes ses formes, y compris associatives, est fortement encouragé par l’État.

Le principe de « responsabilisation » guide également la réforme profonde du système de protection sociale. La couverture des risques repose désormais sur une responsabilisation très forte des assurés. Alors que seuls les risques maladie et invalidité de la vie courante sont couverts par le système public de santé, ses bénéficiaires sont soumis à un strict contrôle concernant les efforts qu’ils font eux-mêmes en vue de préserver leur capital-santé, de sorte que les comportements à risques sont lourdement pénalisés. Est mis en œuvre un suivi personnalisé de la manière dont les individus prennent soin eux-mêmes de leur état de santé, notamment grâce à un carnet de santé numérique permettant une traçabilité de leur trajectoire.

Les politiques publiques sont axées sur la prévention. Les départements ayant été supprimés, ce sont les métropoles et les communautés urbaines et de communes qui mettent en œuvre les politiques sociales. La prise en charge de la dépendance est fortement déléguée aux organisations privées, actrices de l’innovation sur les territoires : associations, fondations, structures d’aide, le tout contrôlé par des agences régionales de la santé et de la cohésion sociale. De nouveaux partenariats se tissent entre pouvoirs publics décentralisés, entreprises et associations, dans la lutte contre l’exclusion sur les territoires. La finance solidaire se développe et se crée une nouvelle synergie entre logiques de marché et logiques sociales.



« La société digitale et collaborative » (2020-2035)

Dans une société hyper-connectée, où une part toujours grandissante des activités humaines fait l’objet de la production de données, les pratiques d’économie collaborative prennent une ampleur nouvelle, reposant notamment sur l’essor du numérique et ses multiples usages.

Face à ces transformations, l’État et les partenaires sociaux prennent conscience de leur impuissance à concevoir, et a fortiori à promouvoir, des solutions à « la crise ». Eux-mêmes reconnaissent la nécessité de s’appuyer très largement sur les initiatives venant de la base, et pouvant nourrir une nouvelle dynamique collective conciliant performances économiques, préservation et valorisation de l’écosystème, en même temps que de nouveaux rapports de sociabilité.

De nouveaux modes de réponse aux besoins d’une société complexe et hétérogène prennent forme. Prenant appui sur une infrastructure sociale numérisée, l’économie de marché réinvente son offre, et développe une activité où l’usage des biens prime sur leur propriété (économie de la fonctionnalité) et dont une part toujours grandissante fait usage de ressources renouvelables et du recyclage (économie circulaire).

L’infrastructure numérique permet le développement de « communaux collaboratifs », dans lesquels les individus peuvent puiser, de manière gratuite ou presque, afin de créer et de partager, de dupliquer ou d’adapter des solutions à leurs besoins élaborées à partir d’algorithmes innovants, proactifs, permettant à chacun d’accroître l’efficacité de son activité. Ainsi, une part toujours grandissante des biens et services constituant le tissu économique de la société relève de l’activité de « prosomateurs » (prosumers), individus devenus producteurs contributifs des biens et des services dont ils font usage. Au sein de cette économie des biens communs, fondée sur les circuits courts, le partage et l’échange, des solidarités de fait se tissent entre les individus dont les activités sont interdépendantes. Cette économie des communs affirme, en outre, ses différences avec l’économie collaborative capitaliste et renforce ses liens avec des organisations de l’économie sociale et solidaire, qui permettent que la valeur engendrée par ces activités reste captée par les acteurs ayant contribué à la générer.

La société se réinvente par la base. S’instaurent de nouveaux modes de vie caractérisés par la désynchronisation des temps et des lieux de vie et la pluri-activité à tous les âges, de sorte, par exemple, que le cycle de vie n’est plus découpé rigidement en trois étapes étanches (le temps des études, celui du travail et celui de retraite) : les jeunes et les personnes âgées participent pleinement, au travers de leurs compétences propres, comme les adultes, à l’émergence d’une société dominée par des valeurs de créativité, d’entreprenariat, d’échange et de solidarité.
Une transformation profonde des institutions sociales devient alors nécessaire. Est mis en place un système unique d’assurance collective qui couvre tous les risques de l’existence (pauvreté, dépendance, maladie ou chômage), et auquel tous les individus doivent contribuer, que cela soit par des contributions financières (un impôt dont tous les citoyens sont redevables) ou par le temps qu’ils peuvent consacrer à des activités bénévoles d’intérêt collectif ou à des activités d’entraide, notamment au sein de la famille et dans les lieux de vie collective. L’État est garant de la bonne gestion de ce système d’assurance.

Si les nouvelles pratiques d’économie collaborative, prenant appui sur les Ntic, ont donc métamorphosé le modèle social, la société est néanmoins traversée par de nouveaux conflits, d’ordres philosophiques, éthiques, sociaux, économiques ou financiers. Si l’État voit son périmètre d’action se réduire, il doit toutefois arbitrer en permanence entre les différentes conceptions de l’intérêt collectif en concurrence depuis que la mobilisation et l’engagement citoyens, y compris au travers des associations, se sont accrus.


Enjeux et questions essentielles


Le capital santé

Comment permettre à chacun de préserver et de développer son capital santé ? Entre le sport et le domaine du bien-être, entre le développement personnel et le care, de nouveaux services peuvent émerger, et des services existants se développer. Ces services pourraient notamment être intégrés par les professionnels de l’aide à domicile à leur offre d’accompagnement plus classique.

Par ailleurs, la mise en œuvre d’un suivi personnalisé, permettant de prévenir les risques et de retarder l’entrée en dépendance, semble être cruciale. Comment développer les démarches de prévention ? Et comment éviter que ce suivi personnalisé ne conduise à une complète individualisation de la protection contre les risques de l’existence ? Comment repenser la mutualisation des risques à l’heure de la massification de la collecte et du traitement automatisé des données individuelles ? Il s’agit ici d’un défi crucial pour les mutuelles de prévoyance.


L’activité des seniors

Comment permettre aux personnes vieillissantes de rester actives, dès lors que leur santé le leur permet ? Alors que la mise en retraite, jadis passage brutal d’un statut d’actif à un statut d’inactif, est devenue plus progressive, de nouvelles solutions au maintien des seniors dans le marché de l’emploi sont à imaginer. En outre, la possibilité offerte aux seniors de participer à des activités bénévoles comme à d’autres activités créatrices de valeur représente un enjeu majeur, notamment lorsqu’il s’agit de transmettre leur capital culturel aux plus jeunes.


Revenus et patrimoine

La tendance à la détérioration du rapport entre revenus des retraités (transferts et patrimoine) et revenus des actifs semble destinée à s’accentuer. Existe-t-il une voie mutualiste pour la retraite par capitalisation, qui ne soit pas une simple assurance-vie privée ? Comment articuler transferts intergénérationnels publics (ascendants) et transferts intergénérationnels privés (essentiellement descendants) ? Comment mobiliser le patrimoine des seniors ?


Les relations sociales

Alors même que quatre générations sont désormais amenées à coexister, les phénomènes d’isolement concernent une partie grandissante de la population, et notamment de ses classes d’âges les plus âgées. Comment améliorer la situation des générations pivots, et plus généralement celle des proches aidants, sur lesquels repose la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie ?

Le développement des rapports intergénérationnels représente également un défi majeur. Comment faciliter les regroupements familiaux, qu’ils soient temporaires (fêtes, vacances, etc.) ou définitifs (organisation des parcours résidentiels, habitats intermédiaires, etc.) ? Comment de nouvelles formes d’entraide intergénérationnelle, qui se développent hors de la famille, du voisinage ou de l’action caritative, peuvent-elles être mobilisées dans le combat contre l’isolement des personnes âgées ?


Le soutien aux aidants

Hommes, femmes, membres de la famille mais également voisins, amis ou proches : ils sont 4 millions à aider régulièrement, financièrement ou psychologiquement, une personne de 60 ans et plus, vivant à son domicile, en perte d’autonomie et parfois atteinte d’une maladie. Comment permettre à ces aidants, lorsqu’ils sont actifs, de concilier l’aide qu’ils apportent à un tiers avec leurs vies familiale et professionnelle ? Comment améliorer l’articulation de leur action avec celle des aidants professionnels ? Comment leur fournir un accompagnement dans leurs tâches administratives ?


Les lieux de vie

À l’échelle du quartier comme à celle du logement, les personnes âgées ont besoin que leur environnement quotidien puisse évoluer et s’adapter à chacun des différents moments de leur vie. Outre celui de leur accessibilité financière, les innovations technologiques contribuant à la sécurisation des lieux de vie (vidéo-surveillance, domotique, self-monitoring, visites médicales en ligne, etc.) posent également le problème de leur acceptation et de leur appropriation par les personnes âgées en perte d’autonomie et par leurs aidants. Comment impliquer les personnes âgées dans la conception de ces outils ? Et comment permettre à l’ensemble des personnes âgées, notamment à celles disposant de ressources limitées, d’accéder à cette offre ? En outre, en vue de dépasser l’alternative entre maintien à domicile et placement en établissement médicalisé, quelles formules d’habitat intermédiaires, notamment intergénérationnelles, peuvent être imaginées ? Enfin, comment renforcer l’intégration sociale des personnes âgées, à l’échelle du quartier ou du village ? Sur ce plan, quelles formes de coopération peut-on imaginer entre les acteurs œuvrant dans des domaines aussi divers que ceux du logement des personnes âgées, de leur accompagnement médico-social, ou encore des loisirs et de la culture ?


La mobilité

Les enjeux liés à la mobilité des personnes vieillissantes impliquent de mieux appréhender les obstacles, structurels (sociaux, géographiques, économiques, cognitifs, etc.) comme fonctionnels, voire psychologiques, à cette mobilité.

Un défi majeur est celui de la coordination entre les services de transports, l’action sanitaire et sociale et les acteurs de la vie culturelle, à partir d’une conception moins segmentée des besoins des seniors. Il se pose avec une acuité particulière pour les personnes âgées habitant en zone rurale ou périurbaine.


La participation citoyenne

Les personnes vieillissantes doivent être soutenues dans leur rôle de citoyen ayant la capacité de s’exprimer, d’être entendues et d’agir. Comment permettre aux personnes âgées de contribuer à la vie démocratique de leur territoire ? Comment les inclure dans la construction, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques dont ils sont les sujets ? Comment multiplier les lieux d’échanges, de partage et de construction de projets communs, pouvant notamment permettre de tisser des liens intergénérationnels ?


La fin de vie

L’accompagnement des personnes en fin de vie engendre des besoins particuliers et soulève des enjeux spécifiques. Comment former les aidants, professionnels comme informels, à des formes d’accompagnement adaptées aux besoins des personnes en fin de vie ? Comment développer l’accès aux soins palliatifs, notamment à domicile ? En outre, comment offrir un cadre démocratique à des réflexions collectives sur les problématiques liées au droit à mourir dans la dignité ?

Analyses et recherches
Analyse prospective