Les estimations préliminaires du Bureau international du travail indiquent que la crise actuelle devrait provoquer d'ici la fin de l'année 2009 une augmentation inégalée du chômage. Il s'établirait à 210 millions de salariés avant la fin de l'année 2009, soit une augmentation de l'ordre de 20 millions, depuis le début de l'effondrement du système financier mondial. Bien évidemment, nous pouvons nous attendre à ce que les premières victimes soient les personnes les plus vulnérables.
Le nombre de travailleurs pauvres, vivant avec moins d'un dollar par jour, augmentera de 40 millions, alors que les « chanceux » gagnant entre un et deux dollars seraient 100 millions de plus d'ici la fin de l'année. Pour notre pays, les effets se mesurent par des dizaines de milliers de nouveaux chômeurs, chaque mois.
Au Japon, pays parmi les plus touchés par la crise économique, les personnes âgées deviennent des délinquants pour être emprisonnés et ainsi pouvoir se nourrir. En Chine, des millions travailleurs retournent à l'occasion du nouvel an chez eux dans les campagnes. Cette année, on a demandé à une large partie d'entre eux de ne pas revenir à l'issue des fêtes, provoquant une crise sociale dans de nombreuses zones rurales excentrées de la Chine. Plus proche de nous, des pays dynamiques et prospères se sont retrouvés en faillite contraints de faire appel au FMI pour éviter la banqueroute.
À tous les niveaux, nous pouvons ressentir les effets de la crise. Les associations comme toutes les organisations sont concernées. Convoquées par la société et les pouvoirs publics, pour apporter des réponses aux désordres sociaux et exclusions de tous ordres qui apparaissent, elles sont aussi confrontées à des incertitudes importantes.
La baisse d'activité devrait affecter les capacités contributives de ses principaux bailleurs de fonds (État, collectivités territoriales, mécènes...) Si nous pouvons faire confiance à nos concitoyens pour se mobiliser bénévolement davantage, de quelle nature sera cet engagement ?
Il est raisonnable de penser qu'elles seront nombreuses dans les prochains mois à devoir se restructurer et/ou faire face à des difficultés financières. Il appartient aux pouvoirs publics et aux regroupements associatifs d'anticiper au mieux cette situation.
Mais, pour le faire efficacement, faut-il encore comprendre ce que nous vivons actuellement. C'est le sens du débat que la Fonda a amorcé en son sein et que nous vous livrons dans ces pages.
Tous les textes de cette Tribune Fonda (à l'exception de ceux de Pierre Vanlerenberghe et Henry Noguès) sont des synthèses, que nous pensons fidèles, réalisées par des bénévoles et salariés de la Fonda. Nous les publions comme une contribution au débat et espérons qu'ils susciteront réactions et prises de position que nous sommes susceptibles de publier.