Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) s’est trouvée, lors de sa création au milieu des années 1980, dans un champ — celui de l’accès à l’emploi — dont le secteur associatif était relativement absent, si l’on met à part le mouvement national des chômeurs et des précaires.
De ce fait, la réalité du manque d’emploi était peu présente dans le débat et les préoccupations partagées. Quand elle l’était, c’était prioritairement sous l’angle de l’indemnisation du chômage.
L’action de SNC a tout d’abord porté sur l’aide à l’emploi. Seule la formule des travaux d’utilité collective existait, mais ne donnait pas accès au statut de salarié. SNC a contribué à faire reprendre par le législateur son idée d’emplois aidés sur fonds privés. Ils sont devenus les emplois aidés sur fonds publics, dénommés contrats de retour à l’emploi, puis contrats d’emploi solidarité, et enfin parcours emploi compétences.
Pour s’efforcer d’inclure l’emploi dans les préoccupations des décideurs, SNC a participé à la promotion de manifestes, parmi lesquels le manifeste européen des entreprises pour la cohésion sociale, qui a eu une influence directe sur le développement de l’investissement socialement responsable — ce qui est à souligner, car l’origine largement associative de ce développement est trop souvent ignorée.
Une autre action a consisté à favoriser la relance et le déploiement des comités départementaux de liaison Pôle emploi.
Aujourd’hui, SNC travaille sur la facilitation de la parole des chercheurs d’emploi pour que leur voix soit enfin entendue. Elle développe des rapports sur des angles morts des politiques publiques : reconversions professionnelles, santé des chercheurs d’emploi, chômage des séniors, etc.
Au-delà de ces démarches, c’est aussi dans une dynamique partenariale et de co-construction qu’innove aujourd’hui SNC en créant par exemple son Lab2e (le laboratoire des entreprises engagées) qui vise, avec des employeurs, chercheurs d’emploi, autres associations et acteurs du service public de l’emploi, à mieux faire appréhender les réalités vécues par les chercheurs d’emploi.
Toutes ces actions s’inscrivent dans une perspective commune : faire de la recherche d’emploi un objet à part
entière du débat social et du ressort des partenaires sociaux, en la distinguant par exemple d’autres causes comme la lutte contre la pauvreté qui mobilise à juste titre une partie du secteur associatif, mais qui ne répond pas aux mêmes logiques.
