Face à la complexité du monde, à la progression des inégalités et à la dégradation du climat scolaire, le programme « Savoir-être à l’école » entend améliorer les conditions d'enseignement et d'apprentissage, en utilisant les apports de l’approche neurocognitive et comportementale (ANC) théorisée par Jacques Fradin.
Le programme vise à répondre aux défis actuels de l’éducation en développant le bien-être, la bienveillance et l’efficacité de tous, à l'école comme à l'extérieur du système scolaire.
En explorant plus particulièrement les thèmes du stress, des comportements agressifs et de la motivation, il propose une grille de compréhension des émotions et des comportements, et ouvre des pistes concrètes pour répondre aux difficultés rencontrées dans les situations d’apprentissage : anxiété, agressivité, manque de sens, échec, décrochage et difficultés d’orientation.
Créé et expérimenté depuis 2008 en Belgique par l'association Learn to Be, le programme est porté et développé en France par l'association Savoir-être à l’école, fondée fin 2014 à Paris par Pierre Moorkens, entrepreneur humaniste et philanthrope qui a soutenu et financé les travaux de J. Fradin et la diffusion de l’ANC. Depuis l’origine, l’association a bénéficié de l’engagement continu de son fondateur, ainsi que d’une aide conséquente accordée par la Fondation Bettencourt-Schueller en 2017.
Des parcours de formation sont proposés aux enseignants et aux personnels d’encadrement des écoles depuis l’année scolaire 2016-2017, notamment dans le cadre de plusieurs plans académiques de formation (rectorats de Versailles, Lyon, Paris) ou de projets d'établissements, à l’initiative de certaines équipes éducatives.
L’association a déjà participé à deux projets pilotes labellisés « Erasmus + » :
- « Neuroscol : savoir gérer son stress et celui des élèves par l’Approche neurocognitive et comportementale (ANC) » : ce projet a mobilisé une trentaine de personnels de 3 établissements scolaires en réseau d’éducation prioritaire (REP) situés dans le Var pendant deux années scolaires complètes (2015-2017) ; il a été évalué par le Centre d’analyse des processus en éducation et formation (CAPEF) rattaché à l’université de Nice-Côte d’Azur ;
- « Learn to Be zen @school » : ce projet entrepris fin 2017 vise à créer et expérimenter, avec des classes d’enfants de 5 à 12 ans, des vidéos d’animation et des outils pédagogiques destinés aux enseignants qui cherchent à développer un climat de classe serein et ouvert aux apprentissages. En 2018-2019, nous avons testé ces outils dans le cadre d’animations dans les classes de 6ème de deux collèges REP de Sarcelles.
« Savoir-être à l’école » s'adresse également aux parents et à d'autres acteurs éducatifs, en liaison avec des collectivités locales (Bagneux, Sarcelles, Ville de Paris) ou d'autres associations (UWA L'Alliance, Institut Télémaque). Des formations sur mesure peuvent être dispensées, par exemple, aux responsables et animateurs des activités périscolaires des centres de loisirs, ou dans le cadre d’actions de soutien à la parentalité (Réseau des Parents).
Depuis 2017, les actions de l’association ont touché directement environ un millier de personnes. Elles recueillent un succès croissant auprès des bénéficiaires qui en retirent de nouveaux outils pratiques de connaissance de soi et d’action, pour eux-mêmes et pour les enfants dont ils ont la responsabilité (voir leurs témoignages).
En effet, ce registre des soft skills1 reste très largement ignoré au cours des années de formation initiale, et encore très peu abordé en formation continue.
Les principaux bénéfices reconnus des sessions de sensibilisation et formation portent sur les domaines suivants :
- meilleure connaissance de soi, changement de regard et d’attitude vis- à vis de l’enfant;
- amélioration des conditions d’apprentissage et d’accompagnement des enfants ;
- renforcement de la motivation et prévention du décrochage scolaire ;
- amélioration du climat scolaire, renforcement face au stress et aux comportements agressifs ;
- préparation et accompagnement de l’orientation.
En dépit de son succès et de sa reconnaissance par des enseignants et éducateurs de plus en plus nombreux, il est évident que le projet « Savoir-être à l’école » est encore en phase de démonstration, préalable nécessaire à son décollage véritable et à son essaimage, à l’échelle du territoire français et à la hauteur des enjeux de la transformation de l’éducation auquel il entend contribuer.
Le modèle de renforcement des capacités fondé sur l’Approche neuro-cognitive et comportementale a prouvé sa pertinence et sa reproductibilité. Par sa souplesse et son caractère très pratique, il est aisément déclinable en parcours de sensibilisation et formations adaptés aux attentes, aux besoins et aux contextes des divers acteurs éducatifs.
Pour atteindre ses objectifs de développement à moyen terme, l’association Savoir-être à l’école souhaite continuer à travailler en partenariat toujours plus étroit avec l’institution scolaire dans toutes ses dimensions (ministère, rectorats, établissements) ainsi qu’avec les autres composantes des « communautés éducatives » : municipalités, collectivités, parents, et partenaires associatifs.
Au-delà du périmètre scolaire, le projet que nous portons vise à intégrer les compétences psycho-sociales et émotionnelles dans l’éducation, au même titre que l’acquisition des savoirs disciplinaires. Il s’inscrit donc dans une vision très large qui concerne tous les citoyens appelés à construire dans les territoires la « société apprenante » invoquée par François Taddei2 , où chacun pourra faire progresser son développement personnel et professionnel en cultivant ces compétences transversales.
- 1En français, « compétences humaines » ou encore « savoirs comportementaux », « savoirs être ».
- 2François Taddei, Directeur du Centre de recherches interdisciplinaires (CRI), « Un plan pour co-construire une société apprenante », rapport remis aux ministres du Travail, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, avril 2018.