D'un côté, une forte dynamique de la société civile dans tous les domaines : des mouvements citoyens en passant par les réseaux et les associations, un lien social qui se veut plus égalitaire et une tolérance accrue dans les moeurs, le quotidien se démocratise. De l'autre, les institutions politiques n'ont guère évolué depuis 1958. Loin de donner une réponse à cette nouvelle expression de la société civile et de ses corps intermédiaires, la politique s'est au contraire rétractée sur des positions autoritaires et ses prérogatives régaliennes. Conséquence : une société plus horizontale fait face à une représentation politique toujours plus verticale. Le choc et l'incompréhension qui en résultent, ouvrent la voie aux extrémismes, à commencer par l'extrême droite qui se veut plus démocrate que les démocrates, en se drapant de républicanisme. Ce n'est pas l'opposition à la démocratie mais son défaut qui génère autant de désordres.
La crise est si grave et profonde qu'il faut revenir aux fondamentaux de la République et du contrat social. Et rappeler que ce contrat n'est pas réductible à un contrat politique. Il suppose, par temps de désertion électorale, l'exercice d'une citoyenneté active qui alimente une démocratie réellement contributive en partant des territoires, avec de nouveaux pouvoirs des CESER et du CESE pour influer sur les débats parlementaires. Pour retrouver le "bon sens" de la démocratie qui procède d'abord de citoyens associés avant de s'articuler à la représentation politique. Il s'agit de réaccorder le politique à la politique dans une démocratie associative et citoyenne.