New public management et détournement des acteurs associatifs de l’enjeu des inégalités scolaires
Tribune Fonda N°264
- Les moteurs de l'engagement -
Décembre 2024
Carine Mira
Et Aude Kerivel
Décembre 2024
Comment garantir à toutes et tous une instruction de qualité ? Depuis le XIXe siècle, l’école est pensée par l’État avec une promesse d’égalités des chances qu’elle peine pourtant à remplir. Les secteurs associatifs et de l’économie sociale et solidaire (ESS) ont parallèlement développé des actions pour lutter contre les inégalités scolaires, souvent financées par les pouvoirs publics. Néanmoins, la montée du New public management (NPM) a profondément modifié la relation entre État et acteurs associatifs. Dans cet article, les chercheuses Aude Kerivel et Carine Mira reviennent sur les différents aspects de cette nouvelle relation d’acheteur-fournisseur et ses conséquences néfastes sur l’objectif affiché de réduction des inégalités scolaires.
Frise chronologique © Anna Maheu/La Fonda
LA LUTTE CONTRE LES INÉGALITÉS SCOLAIRES L’école doit « contribuer à l’égalité des chances et lutter contre les inégalités ». Cette première disposition du Code de l’éducation s’est concrétisée entre 1833 et 1975 par des réformes progressives visant à rendre l’instruction gratuite et obligatoire pour toutes et tous, sur une durée de plus en plus longue. Pourtant, dès les années 1970, les travaux de Bourdieu et Passeron décrivent un système « indifférent aux différences » qui maintient l’ordre et les classes sociales. Plus de cinquante ans plus tard, l’école continue de reproduire les inégali...
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