Pour lutter contre le sans-abrisme, le docteur américain Sam Tsemberis développe dans les années 1990 une nouvelle approche : le housing first (« un logement d’abord »). Elle s’inscrit en rupture avec le treatment first (« un traitement d’abord ») qui prévalait jusqu’alors.
Désormais, les personnes durablement à la rue présentant une pathologie mentale et des conduites addictives accèdent, de façon inconditionnelle, à un logement tout en bénéficiant d’un accompagnement médico-social.
Expérimentation du programme "un chez-soi d'abord"
Le succès outre-Atlantique inspire les pouvoirs publics français qui lancent le programme « Un chez-soi d’abord ». Expérimenté en 2011 dans quatre villes pour une durée de cinq ans, il est pérennisé et généralisé à la fin de l’année 2016. C’est la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL) qui en assure le pilotage.
L’objectif fixé est qu’en 2023, 2 000 personnes soient ainsi logées et accompagnées.
Accompagnement vers l'autonomie
Elles bénéficient d’un accompagnement personnalisé dans leur lieu de vie avec la visite hebdomadaire d’un binôme de l’équipe opérationnelle. Cette prise en charge concerne tous les domaines de la vie, parmi lesquels la santé, l’habitat, la vie sociale, la citoyenneté ou bien encore l’emploi. Elle dure aussi longtemps que la personne en a besoin, la durée minimale observée étant de deux années.
Faire ensemble comme boussole
La coopération est au cœur du dispositif. Elle se manifeste notamment au sein du groupement de coopération social et médico-social (GCSMS) auquel prennent part des associations, des structures hospitalières, etc. Ensemble, ils assurent le pilotage stratégique du programme. Quant à l’équipe opérationnelle, elle se caractérise par la pluridisciplinarité avec des médecins, des infirmiers, des travailleurs sociaux, un directeur, un coordinateur et des médiateurs santé-pairs.