Pour écouter en podcast
Prêter sa voiture, prendre des nouvelles de ses voisins... des services autrefois gratuits deviennent payants. Qu'est ce que cela dit de notre rapport à l'entraide ?
Faut-il nécessairement être rémunéré pour faire les courses de sa voisine ?
Faut-il nécessairement être rémunéré pour faire les courses de sa voisine ?• Crédits : BURGER / Phanie - AFP
Message reçu avant-hier dans ma boite mail : "Bonjour, Nous sommes heureux de vous annoncer le lancement de Mon Super Voisin, nouvelle application d’entraide et de services entre particuliers fonctionnant sur un système de matching géo-localisé". A ma place, vous auriez voulu en savoir plus. Ouvrons la pièce jointe : on y apprend que Mon Super Voisin est ‘’un formidable créateur de lien social’’, qu’il suffit de ‘’quelques minutes seulement’’ pour trouver la personne susceptible de vous aider à déménager, bricoler, garder vos enfants ; que ces services sont le plus souvent payants mais qu’’en cas de missions bénévoles, vous avez la possibilité d’offrir à votre Super Voisin un cadeau à choisir parmi les marques partenaires de l’application’’.
Ce genre d’initiative n’est pas isolé. On ne compte plus aujourd’hui les plateformes de "jobbing", autrement dit de services entre particuliers, qui transforment ce qui relevait autrefois du coup de main en activité lucrative. Un phénomène qui ne se limite pas à la seule sphère individuelle. La Poste vient ainsi de généraliser un nouveau service : Veiller sur mes parents. Moyennant un abonnement forfaitaire, le facteur rend visite à votre vieux papa ou votre vieille maman, et prend quelques minutes pour discuter avec lui ou avec elle. Comme avant, sauf que désormais, c’est payant !
- Liens *
Sébastien Porte, Avec "expériences" AirBnb franchit-il un cap dans l'ubérisation de ses services ? (Télérama, 2017) Xavier Renard, Les facteurs vont-ils aussi veiller les seniors ? (La Croix, 2017) Nolwenn Le Blevennec, Controverse autour d’une appli pour aider les SDF (L'Obs, 2017)
- Intervenants * Charlotte Debray : déléguée générale de La FONDA, think tank sur le milieu associatif Arthur de Grave: rédacteur en chef de Ouishare Magazine Maud Simmonet : Sociologue, chargée de recherches au CNRS, directrice adjointe de l'IDHES-Nanterre Marie Treppoz : Fondatrice de Welp, plateforme de services gratuits entre particuliers