Former des chiens pour améliorer le quotidien
Les premiers chiens d’assistance sont apparus aux États-Unis dans les années 1950 pour aider des personnes en situation de handicap au quotidien. En regardant un reportage sur la Canine Companions for Independance, Marie-Claude Lebret a décidé de créer HANDI’CHIENS en 1989.
L’association a remis en 1991 les premiers chiens d’assistance, PJ et Prem’s, à des personnes présentant un handicap moteur. Depuis, les demandes de chiens d’assistance se multiplient et se diversifient. « HANDI’CHIENS a dû s’adapter, nous éduquons de nouveaux types de chiens d’assistance », explique Florian Auffret, chargé de mission recherche et développement de cette association reconnue d’utilité publique en 2012.
Certains chiens se spécialisent : les chiens d’éveil pour les enfants atteints de troubles autistiques ou les chiens d’épilepsie. Les chiens d’accompagnement social sont eux déployés dans les établissements médicaux et médico-sociaux. Derniers venus : les chiens d’assistance judiciaire.
Le développement des chiens d'assistance judiciaire en France
C’est en lisant un article de presse sur la fusillade du 12 juin 2016 à Orlando en Floride que Florian Auffret découvre l’existence de ces chiens : « Douze golden retriever avaient été mobilisés le lendemain de la tuerie pour accompagner les victimes dans le processus de deuil ». La démarche est loin d’être isolée : aux États-Unis, plus de 200 chiens ont été dressés pour apporter cette assistance depuis 20031 .
En 2018, la Fondation Adrienne et Pierre Sommer met en relation HANDI’CHIENS et Frédéric Almendros, alors procureur de la République au Tribunal de grande instance (TGI) de Cahors. Ce dernier avait déjà pour projet d’importer en France les chiens d’assistance judiciaire développés aux États-Unis par la Courthouse Dogs Foundation.
Des échanges réguliers permettent d’identifier le profil type d’un chien d’assistance. « Il est important que ce soit un chien calme, empathique, avec une forte habitude des enfants », précise Florian Auffret. Il recevra ensuite une éducation spécifique en soutien émotionnel.
LOL, la nouvelle recrue des sapeurs-pompiers du Lot
Le premier chien d’assistance judiciaire français, LOL, est remis en 2019 aux sapeurs-pompiers du Lot. Il assiste les victimes dans le cadre d’auditions en gendarmerie ou au tribunal. Six autres chiens ont depuis été déployés auprès d’associations d’aide aux victimes et de gendarmeries.
Les premiers résultats sont extrêmement positifs, avec notamment une prise de parole facilitée. Alors que des enfants se taisaient lors des auditions, ils peuvent parler près d’une heure trente grâce à la présence des chiens.
Pour Florian Auffret, « les chiens d’assistance judiciaire permettent de mieux vivre le processus judiciaire, car ils apportent une présence rassurante et chaleureuse aux victimes. »
Le dispositif intéresse vivement les pouvoirs publics et pourrait se pérenniser et se développer au niveau national. Des expérimentations similaires sont menées auprès des polices de Bruxelles-nord en Belgique, de Kent en Grande-Bretagne et au refuge pour victimes de violences domestiques Zampa Amica en Toscane, Italie.
- 1Marianne Dellinger, « Using Dogs For Emotional Support of Testifying Victims of Crime », Animal law n° 15, mai 2009.