Le 9 avril dernier avait lieu à Montréal un forum international sur l'évaluation et la mesure d'impact social, à l'invitation du TIESS, le réseau québécois de l'économie sociale et solidaire.
Les échanges ont d'abord permis de montrer la très grande communauté de vues existant de part et d'autre de l'Atlantique, ainsi qu'entre monde francophone et monde anglophone, sur les enjeux et les difficultés de la mesure d'impact social. Elle est aujourd'hui clairement perçue par tous les acteurs de l'ESS comme un enjeu de pouvoir : « Nous avons besoin de discuter les outils de mesure, pas seulement de nous y soumettre » a déclaré le représentant de l'Ontario Nonprofit Network. Construire un consensus entre acteurs, experts et financeurs sur les méthodes et les indicateurs, c'est donc, qu'on le veuille ou non, négocier un compromis sur le partage du pouvoir économique.
Partant de ce constat, les discussions ont tourné autour de l'équilibre à trouver entrela flexibilité des démarches d'évaluation et de mesure d'impact, permettant de respecter la singularité des projets et de proportionner les outils à leur échelle, et la recherche d'équivalences permettant non seulement de comparer les projets mais aussi de rechercher des convergences et de nouer des alliances rendant possible le fameux changement d'échelle dont tout le monde rêve.
La présentation des travaux de la Fonda sur l'analyse des chaînes de valeur a suscité un très grand intérêt (Vincent Van Schendel, le directeur général du TIESS, l'a même trouvée « fascinante »...) tant en raison de l'originalité de la démarche, qui associe l'ensemble des acteurs à l'élaboration des instruments de mesure, que de sa dimension systémique qui permet d'envisager l'emboîtement des échelles d'impact, du local au global.
On trouvera ici le texte intégral de la communication présentée à Montréal. Les participants au Forum ont promis de se retrouver pour partager à nouveau l'avancement de leurs travaux.