Numérique et médias

Faites le MOOC, pas la leçon !

Jérémy Lachal
Jérémy Lachal
Et Joseph Hadjadj, Fabienne Goux-Baudiment
Retour sur la rencontre débat à La Gaîté Lyrique du 29 avril 2014
Faites le MOOC, pas la leçon !

La 1ère édition des Fond’après a eu lieu le 29 avril 2014. 

Organisé par la Fonda en partenariat avec la Gaîté Lyrique, ce nouveau cycle de rencontres-débats propose des ingrédients pour fabriquer demain en apportant des éclairages croisés sur des évolutions qui bousculent la société à l’heure du numérique et de la mondialisation.

Cette rencontre a réuni Fabienne Goux-Baudiment (directrice de proGective), Jérémy Lachal (directeur de Bibliothèques Sans Frontières) et Joseph Hadjadj (directeur de SEGPA au collège Anselme Mathieu d’Avignon). Grâce à leurs apports, les participants ont collectivement souligné le caractère durable des transformations qui bousculent le monde de l’éducation à l’heure du numérique et des tutoriels en ligne (Khan Academy, MOOC…).

**Plusieurs idées reçues ont été démontées :

• La réussite éducative ne rime pas nécessairement avec gravité et austérité. On peut apprendre en s’amusant.

• Le numérique contribue à la consolidation des relations sociales. Plutôt que d’isoler les apprenants, il favorise les interactions et les fait réussir collectivement.

• Les professeurs ne sont pas une espèce en voie de disparition. Leur rôle a toutefois vocation à évoluer. Auparavant transmetteurs de savoirs, ils deviennent facilitateurs d’apprentissage.**

Si ces évolutions laissent entrevoir des perspectives d’avenir prometteuses (démocratisation de l’accès au savoir, décentralisation de la production des connaissances, fondement de nouvelles dynamiques collectives…), elles présentent également des dérives sur le plan économique et géopolitique (standardisation des apprentissages et réorganisation de la fuite des cerveaux dans une économie mondialisée). D’où la nécessité de favoriser l’acquisition d’une capacité de discernement par les apprenants plutôt que la transmission de savoirs. A l’heure de l’infobésité et de l’intelligence assistée par ordinateur, il ne s’agit plus tant d’avoir des têtes pleines que des têtes bien faites.

Les intervenants sont unanimes : le numérique est et doit rester un outil au service de l’humain. En bousculant les pratiques, le numérique nous invite à repenser notre rapport au savoir et à l’autre, notamment en favorisant une pédagogie à géométrie variable. Et si la véritable révolution n’était pas tant l’outil en lui-même que la prise en compte des spécificités de chacun dans le processus d’apprentissage ?

 

Opinions et débats
Rencontre-débat