Enjeux sociétaux

Quand le travail social crève l'écran

Tribune Fonda N°253 - Travail social : faire réseaux - Mars 2022
Anna Maheu
Anna Maheu
Si certaines carrières sont des habituées des salles obscures, comme les professeurs des écoles ou les policiers, la myriade des métiers du médico-social en a longtemps été absente. Peu connues, peu représentées, ces professions qui tentent d’améliorer les conditions de vie des personnes et de les amener vers davantage d’autonomie ne manquent pourtant ni d’enjeux narratifs ni de rebondissements. Les films qui s’en saisissent dernièrement le prouvent.
Quand le travail social crève l'écran
Extrait Hors Normes, d'Olivier Nakache et Éric Toledano, 2019 © Gaumont

CATHERINE DENEUVE ET BENOÎT MAGIMEL

Contenir une tête brûlée

Jeune pris en charge dans un centre éducatif renforcé puis fermé (CER/CEF), Malory arrivera-t-il à cesser de foncer tête baissée dans un mur ? Cet adolescent enchaîne les 400 coups puis les affrontements avec toutes les figures d’autorité. Une juge des enfants et un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) vont pourtant s’obstiner à lui tendre la main, dans une abnégation soulignée par le jeu des acteurs.
La Tête haute, Emmanuelle Bercot, 2015.

 

GILLES LELLOUCHE, CLOTHILDE MOLLET ET SANDRINE KIBERLAIN

L’accompagnement de la toute petite enfance

Autour du destin de Théo, remis à l’adoption le jour de sa naissance, ce film donne à voir la façon dont les différents métiers du social font système. Du bureau d’éducatrices spécialisées en protection de l’enfance, à celui d’une assistante sociale du conseil départemental, en passant par le domicile d’un assistant familial, chaque rouage de l’adoption est (re)présenté, personnifié et célébré.
Pupille, Jeanne Herry, 2018.

Extrait de Pupille, Jeanne Herry, 2018. © © Trésor Films- Chi-Fou-Mi Productions - Studiocanal - France 3 Cinéma - Artémis Productions
Extrait de Pupille, Jeanne Herry, 2018. ©  Trésor Films- Chi-Fou-Mi Productions - Studiocanal - France 3 Cinéma - Artémis Productions

 

VINCENT CASSEL ET REDA KATEB

À la marge des institutions pour les autistes

C'est un tribut au travail de deux associations accueillant des personnes avec troubles autistiques sévères — le Silence des justes et le Relais Île-de-France.
Celles-ci se révèlent profondément atypiques, aux frontières des institutions. Jusque dans son titre, ce film interroge la notion des normes, celles sur lesquelles se fracassent les destins des jeunes, accompagnants comme accompagnés, mais aussi celles qui encadrent l’intervention sociale.
Outre une scène très drôle sur les nombreux acronymes que les futurs éducateurs spécialisés doivent retenir, le film fait de l’Inspection générale des affaires sociales un antagoniste à part entière.
Hors Normes, Olivier Nakache et Éric Toledano, 2019

 

AUDREY LAMY ET CORINNE MASIERO

Assister celles qu’on ne voit pas

Inspiré du travail de Claire Lajeunie, dont le documentaire Femmes invisibles — Survivre dans la rue (2015) et l’ouvrage Sur la route des Invisibles, cette fiction raconte le quotidien d’un centre d’accueil pour femmes sans domicile fixe menacé de fermeture. L’équipe sociale se lance dans une course contre la montre pour trouver une solution pour chaque femme. L’occasion de montrer l’engagement total de ces travailleuses sociales et des bénévoles qui les accompagnent, jouées par Noémie Lvovsky et Déborah Lukumuena.
Les Invisibles, Louis-Julien Petit, 2019.

 

ET AILLEURS...

ALLEMAGNE Benni, Nora Fingscheidt, 2019

GRANDE-BRETAGNE  My name is Joe, Ken Loach, 1998

BELGIQUE Le Gamin au vélo, Jean-Pierre et Luc Dardenne, 2011         

Films

 

Cas pratiques et initiatives