Une expérimentation territoriale de communauté d'action
Le Réseau national des maisons des associations (RNMA) et la Fonda ont lancé en 2022 le programme « Structurer les coopérations pour résoudre les défis des territoires ». Dans ce cadre, une communauté d’action portant sur la transition écologique a vu le jour dans le pays de Morlaix.
Trois structures locales coordonnent la communauté d’action : le Réseau d’échanges et de services du pays de Morlaix (RESAM), le Pôle ESS du Pays de Morlaix et le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE).
Elles rassemblent autour d’elles une cinquantaine de participants issus de structures diverses, dont des associations, des entreprises, des collectivités locales et même des citoyens engagés.
La volonté des membres de la communauté d’action de travailler sur la transition écologique est née en partie de l’expérience douloureuse de l’été 2022. Dans un territoire qui se pensait préservé des aléas climatiques, les mois de juillet et août ont été marqués par les pénuries d’eau et des incendies historiques dans les Monts d’Arrée, dévastant la biodiversité locale.
L’alimentation, une question essentielle
La transition écologique regroupe néanmoins de nombreuses problématiques. S’appuyant sur le Guide méthodologique du Faire ensemble1 , une des premières actions de la communauté d’action a donc été de définir une problématique précise sur laquelle concentrer ses actions, un cap collectif pour les deux années d’expérimentation.
Pour formuler sa question essentielle, la communauté d’action a construit une connaissance prospective commune des enjeux de la transition écologique sur le territoire. Ce travail s’est conclu par une priorisation d’enjeux. Chaque tendance prospective a été évaluée sur la base de deux critères : ses conséquences sur le territoire et la capacité d’action de la communauté la concernant.
Sur la base de cette hiérarchisation, la question essentielle suivante a été adoptée : « Comment, à l’échelle du Pays de Morlaix, pouvons-nous progresser collectivement vers plus d’autonomie alimentaire, en promouvant un modèle respectueux du vivant ? » Biodiversité, foncier, énergie ou précarité : cette question aux multiples facettes fait écho à un abondant écosystème d’initiatives locales.
Biodiversité, foncier, énergie ou précarité : l’autonomie alimentaire est une question aux multiples facettes.
Pour avoir une approche plus systémique de la problématique, celle-ci est déclinée en quatre axes de travail, allant de la sensibilisation au diptyque production - consommation en passant par les mécanismes financiers et fonciers ou encore le droit à une alimentation de qualité. UNE
Une sécurité sociale de l'alimentation
Après ce premier temps d’impulsion, la communauté a modélisé son action. Elle a défini des objectifs de transformation pour les habitants, le pays de Morlaix ainsi que pour elle-même, puis établi une cartographie des initiatives. Au cours de cette cartographie a notamment émergé la volonté d’expérimenter une sécurité sociale de l’alimentation (SSA) sur le Pays de Morlaix.
Ce projet ambitieux est à relier à deux autres dynamiques clefs : mieux se former sur les enjeux de transition alimentaire et mieux coordonner les actions de sensibilisation à destination des habitants.
Le programme « Structurer les coopérations pour résoudre les défis des territoires » prendra fin avec l’année 2024. D’ici là, la communauté d’action doit trouver les ressources pour se pérenniser et s’imbriquer dans les politiques publiques comme le Projet alimentaire de territoire (PAT) de Morlaix Communauté.
- 1La Fonda, Guide méthodologique du Faire ensemble, 2022, [en ligne].