Ce dispositif est conçu pour un engagement souple, horizontal et participatif. Destiné à lutter contre l’isolement des personnes âgées, il pourrait porter prochainement sur toutes les catégories d’âge.
Un commun destiné à favoriser l'engagement et renforcer les réseaux relationnels de proximité
L’ambition de ce commun est de favoriser un environnement collectif propice à ce qui motive aujourd’hui l’engagement. L’observation est connue : nos concitoyens sont prêts à s’engager volontiers lorsqu’ils peuvent vivre et partager le sens de leur engagement dans une ambiance conviviale et ouverte. Ils s’investissent durablement et sont prêts à prendre des responsabilités s’ils ont pu participer au choix du projet qu’ils mènent, se sentir rapidement utiles et de porter une transformation proche et concrète.
Si leur engagement est valorisé et soutenu, il s’en trouve aussi renforcé. Ils ne s’engagent plus dans une organisation pour son nom ou son histoire mais pour agir, mener un projet, défendre une cause. Ils rejettent massivement les lourdeurs administratives et hiérarchiques qu’imposent certaines organisations ou institutions et veulent s’investir dans des collectifs horizontaux et participatifs.
L’ambition de ce commun est aussi de constituer des réseaux relationnels de proximité supplémentaires et accessibles à tous. Notamment à ceux qui souffrent ou sont en risque d’isolement social. Le label «Équipe citoyenne » fonctionne comme un accélérateur pour développer toutes sortes d’actions qui sont autant de prétextes à créer des opportunités de rencontres, de relations de personne à personne, choisies, réciproques, diversifiées et de suffisante qualité pour apporter à chacun de la sécurité (j’ai quelqu’un sur qui compter), de la reconnaissance (je compte pour quelqu’un) et de la participation (quelqu’un compte sur moi).
Cet écosystème relationnel peut aussi bien être animé au travers d’un projet culturel, sportif, social ou autre, en s’investissant dans des tables citoyennes, des visites à domicile, des ateliers numériques, des maraudes, une chorale, des jardins partagés, des vacances, etc.
Le fonctionnement des équipes citoyennes
Une équipe bénévole, qu’elle existe depuis longtemps ou qu’elle en soit à ses premiers pas, peut être reconnue «Équipe citoyenne » en signant la charte du même nom. Cette reconnaissance la rend visible et accessible grâce à sa géolocalisation sur la carte interactive du site Monalisa et lui donne accès aux soutiens et ressources qu’apporte le réseau des acteurs de la mobilisation.
Les équipes bénévoles qui sollicitent cette reconnaissance font partie d’associations, d’établissements ou d’organismes publics qui ont leur identité et leur propre culture. En arborant le label «Équipe citoyenne », elles manifestent qu’elles participent, avec leurs convictions et leurs particularités, à faire cause commune avec tous ceux qui luttent contre l’isolement social des personnes âgées.
Elles manifestent aussi qu’elles respectent l’autonomie des citoyens qui agissent en équipes dans la proximité : ils décident de manière autonome de leurs projets, élisent leurs animateurs avec des mandats limités dans le temps pour favoriser l’alternance et la participation et gardent leur équipe à taille humaine pour conserver un fonctionnement simple et horizontal. Elles mettent ainsi le pouvoir des citoyens de décider et d’agir ensemble des bénévoles au cœur de leur préoccupation et de leur fonctionnement.
L’implication bénévole de l’équipe citoyenne ne se substitue ni à celle des familles ni à celle des professionnels. Leurs interventions sont complémentaires et se renforcent mutuellement par leurs engagements croisés de coopérer ensemble sur leur territoire. De nombreuses équipes citoyennes émergent lorsque cette coopération est animée et que l’environnement partenarial favorise leur reconnaissance et leur soutien.
Le label «Équipe citoyenne », incubé depuis 2014 par la démarche Monalisa et limité à la lutte contre l’isolement des personnes âgés semble donc prometteur. Le Conseil économique, social et environnemental (Cése) en fait le constat et préconise, dans son avis sur l’isolement social de Juin 2017, de l’élargir à tous les âges.
Dotée des moyens incitatifs nécessaires à son déploiement et intégré à une politique publique résolue et explicite, cette démarche pourrait constituer une des voies pour sortir des politiques en silos et articuler des objectifs de politique publique (apporter une réponse accessible aux 6 millions de personnes qui souffrent aujourd’hui de pauvreté relationnelle en France) avec les ressorts actuels et fondamentaux de l’engagement (une mobilisation autodéterminée des citoyens dans des collectifs autonomes, proches et ouverts).
En savoir plus : www.monalisa-asso.fr