Qu’ont en commun Point d’eau qui accueille à Grenoble des personnes sans domicile, le Réseau français qui regroupe plus de cent FabLabs, espaces et communautés du faire (RFFLabs) et la Fondation de France, qui anime une trentaine de programmes thématiques et abrite plus de 900 fondations ? Ils réinventent leurs actions pour construire un monde apaisé, solidaire et durable.
Se réinventer
Point d’eau accueille chaque jour plus de deux cents personnes qui y trouvent ce qu’il faut pour les besoins d’hygiène, mais aussi une bagagerie, un atelier cuisine, des rendez-vous d’information pour l’accès aux droits, des acteurs du soin…
Six personnes accueillies siègent au sein de son Conseil d’administration et près de 80 « anciens de la rue» sont devenus bénévoles.
Le RFFLabs facilite quant à lui le partage de « pair à pair » des expériences de fabrication dans les domaines notamment de l’écologie, de la santé ou du handicap pour que l’expérience du faire soit reconnue.
Avec la crise liée au COVID-19, la Fondation de France a ressenti les limites d’une action sectorisée. Il fallait dans l’urgence intervenir pour aider les soignants, lutter contre l’isolement ou la précarité alimentaire, ou encore soutenir la recherche médicale.
C’est ainsi qu’a émergé la nécessité de penser l’engagement des uns de façon plus structurelle et de le situer en interaction avec les autres acteurs de leur écosystème. Pour la Fondation de France, cela signifie s’engager dans la durée : il faut du temps et de la confiance pour se réinventer !
Acteurs clés de changement, un compagnonnage
Ce temps nous le prenons au sein d’une communauté de 23 associations de toutes tailles, à des stades de maturité divers, intervenant sur des sujets très variés : la communauté des « Acteurs clés de changements » (ACDC), mise au défi d’Inventer demain !
Cette ambition nécessite de bâtir un équilibre dans les relations entre associations et fondations, tout en respectant nos différences de positions et sans perdre le sens de l’engagement.
Cela signifie par exemple que les rapports d’activités sont remplacés par un entretien trimestriel, occasion privilégiée d’appréhender chaque association dans sa complexité. C’est aussi la raison de nos rencontres collectives régulières sur la vision, l’ambition et les manières de faire pour produire les transformations sociétales auxquelles nous aspirons.
En nous enrichissant mutuellement, nous avons le sentiment, non seulement de permettre à chaque association d’aller au bout de ses ambitions, mais aussi de baliser le chemin d’une philanthropie plus participative, capable d’être réparatrice et systémique à la fois.