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Quelle place pour les 22 millions de bénévoles dans le grand débat national ?

Nils Pedersen
Nils Pedersen
TRIBUNE | Acteurs de l’innovation sociale dans les territoires, au plus près des besoins des citoyens, les bénévoles promeuvent le vivre-ensemble et la solidarité. Face à la crise sociale qui secoue la France, leurs contributions au grand débat national doivent être entendues.
Quelle place pour les 22 millions de bénévoles dans le grand débat national ?


Le grand débat national lancé par le Gouvernement, à la suite de la crise des Gilets jaunes, offre un espace de dialogue et de débats. On ne peut que se réjouir que le président de la République ait choisi de donner la parole aux Français.

Il existe déjà en France un formidable canal de dialogues et de rencontres, que bien des pays nous envient : notre tissu associatif fort de plus d’1,5 million d’associations, de près de 2 millions de salariés et de 22 millions de bénévoles, soit 43 % de la population âgée de plus de 18 ans1 .

Cette dynamique associative n’a rien d’étonnant : une société ne peut se développer que dans le rapport à l’autre, et non recroquevillée sur elle-même. Avec la disparition progressive des services publics au plus proche des territoires, l’association de proximité est bien souvent le dernier espace de convivialité et de sociabilité. Ainsi, chaque jour, ces millions de bénévoles sont l’expression d’une solidarité en actes. Ils incarnent un pays qui ne se résigne pas et qui croit résolument dans son pouvoir d’agir, loin d’une désertion du champ de la politique.

Si le fait associatif n’est pas une opinion politique, ces hommes et ces femmes sont pourtant la sève de notre pacte républicain. Malgré leurs apports essentiels à la cohésion sociale, à la vitalité du débat démocratique, et même au développement économique de nos territoires, les associations se voient régulièrement sommer de faire la démonstration de leur utilité, alors qu’il y a tant à apprendre à leur contact.

Quelles réponses peut-on collectivement apporter à nos concitoyens qui légitimement expriment une défiance envers nos institutions démocratiques et une impatience face aux inégalités sociales ? La pleine reconnaissance de la capacité de la société civile à s’organiser librement n’en offrirait-elle pas le socle ? C’est tout le sens de la loi de 1901 du 1er juillet 1901 relative à la convention d'association, et plus récemment de la loi du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations (dite « Loi Aillagon »).

Offrir un cadre de confiance aux acteurs de terrain qui sont tout autant capables de porter des actions utiles à la société tout entière : c’est cela une société de l’engagement ! Ne serait-ce pas là une des clés du grand débat ?
 

  • 1Bénévolat et bénévoles en France en 2017, Lionel Prouteau, publiée par le Centre de recherche sur les associations – CSA avec le concours de La Fonda (novembre 2018).
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