Du fait de leur intervention dans la plupart des domaines qui régissent la vie quotidienne des populations, les collectivités territoriales sont confrontées aux mutations profondes de la société : nouvelles formes de pauvreté et d’exclusion sociale, vieillissement de la population, fragilité du lien social, questions du vivre- ensemble, étalement urbain, disparités territoriales et désertification des territoires ruraux, difficultés d’accès aux services publics, adaptation aux changements climatiques, érosion de la biodiversité, etc.
La réduction et la résorption des facteurs d’inégalités, de fragilités et de rupture dans la façon de faire communauté entre individus et de garantir un développement équilibré et durable des territoires renvoient à des problématiques de cohésion sociale et territoriale.
Ces questions de cohésion, présentes à l’échelle européenne dans l’acte unique européen de 1986 et dans le traité de Lisbonne en 2008 (lequel ajoute le volet de la cohésion économique), s’imposent comme des préoccupations majeures et constituent des enjeux stratégiques pour la conduite de l’action publique locale.
Aux fractures sociales et territoriales, s’ajoutent des crises multiples (démocratique, écologique et plus récemment sanitaire) qui imposent aux collectivités locales une réactivité, une adaptation constante de leurs modes d’action et de leurs réponses aux citoyens.
Ce contexte durable est animé par des mouvements de fond et des temps d’accélération liés à la gestion des crises et de risques multiples. Au-delà des réponses correctives et d’une posture réactive de l’action publique, ce contexte amène-t-il à une transformation durable du service public local et de ses modes de conduite ?
Cette transformation impacte-t-elle l’offre de services publics elle-même et ses modes de mise en œuvre ? Par ailleurs, dans quelle mesure cette transformation impacte-t-elle les métiers et les activités des agents territoriaux ? Génère-t-elle des besoins nouveaux de compétences ?
La problématique de cette observation questionne un possible « renouveau » du service public local, à travers :
- l’offre de service public en tant que telle ;
- les modes de conduite de l’action publique locale ;
- l’évolution des compétences et des besoins de formation des agents territoriaux.