Le Gouvernement a décidé de lancer le processus de négociation des contrats de plan État-région et de programmation des fonds structurels européens sous la forme de contrats de relance et de transition écologique (CRTE) élaborés et négociés à l’échelle des territoires de projet. Le CRTE repose sur la volonté des acteurs d’un territoire de porter ensemble un projet dans toutes ses composantes et d’élaborer une vision stratégique partagée. Autour de l’État et des collectivités territoriales, partenaires traditionnels des politiques contractuelles, le CRTE doit inclure les acteurs économiques et sociaux, c’est-à-dire les entreprises, y compris celles de l’ESS, les associations ainsi que les citoyens engagés à des titres divers.

La mobilisation de ces acteurs doit être rapide, afin de ne pas diluer l’effet de relance des contrats, mais elle doit aussi s’inscrire dans une perspective de long terme et embrasser l’ensemble des transitions en cours sur les territoires :

• Transition écologique : énergies renouvelables, mobilités durables, sobriété foncière, adaptation au changement climatique, amélioration de la biodiversité, réduction des émissions de gaz à effet de serre et des pollutions, gestion durable des ressources naturelles, etc.
• Transition économique : réindustrialisation, revitalisation des centres-villes, économie circulaire, agriculture durable, circuits courts et de proximité, évolution des métiers et des compétences, tourisme social et durable, etc.
• Transition des modes de vie : accessibilité de tous aux services (notamment numériques), aux équipements (culture, sport), aux soins et à l’éducation, adaptation au vieillissement de la population qualité des espaces publics et des logements, etc.

Pour que les CRTE atteignent leur but, il est donc nécessaire de mobiliser, dès la phase de diagnostic et de co-construction des objectifs, une multitude d’acteurs porteurs de projets et d’innovations présent sur les territoires et de leur proposer un langage commun facilitant leur intégration à l’exercice contractuel.

Le Carrefour des innovations sociales, s’appuyant sur sa proximité avec l’ANCT,  se propose de jouer ce rôle de mobilisation et d’intermédiation. Les initiatives qu’il recense (plus de 3000 à ce jour) et les acteurs qu’il réunit correspondent à l’éventail des transitions que les CRTE doivent permettre de structurer ; la notion même d’innovation sociale, que la charte du CIS a délibérément décidé de ne pas enfermer dans une définition a priori, fait appel à la double capacité de projection dans l’avenir et de transformation concrète en réponse directe aux besoins des territoires et de leurs habitants. L’innovation sociale, dans sa diversité et dans son ancrage territorial, peut donc être considérée par l’État et par les collectivités territoriales, comme une ressource de proximité disponible pour adapter et accélérer les démarches de transition. En contrepartie, l’intégration à une stratégie de contractualisation territoriales peut être vue, pour les porteurs de projet, comme un levier décisif de passage à l’échelle des innovations.